Méditation pour le 3ème dimanche du Temps Ordinaire (Année
B)
« Seigneur,
enseigne-moi tes voies,
Fais-moi
connaître ta route,
Dirige-moi
par ta vérité, enseigne-moi... »
Cette
demande du psalmiste pourrait être la nôtre en ce dimanche...
Les
lectures du jour offrent plusieurs pistes pour y répondre.
Dans le
Premier Testament, nous avons entendu un extrait du prophète Jonas.
Jonas est
celui auquel Dieu demanda d’aller prêcher la conversion à Ninive, ville
païenne.
Sa première
réponse fut éloquente : il s’enfuit loin de Dieu car il n’avait pas envie
d’obéir.
C’est ce
prophète qui fut englouti dans le ventre d’une baleine, plutôt un gros poisson,
pendant trois jours et trois nuits.
Dans
l’extrait que nous venons d’entendre, le prophète Jonas consent à annoncer la
parole du Seigneur.
Et son
message « Encore 40 jours et Ninive sera détruite ! » est
persuasif :
« Aussitôt,
les gens de Ninive crurent en Dieu. Ils annoncèrent un jeûne, et tous...
prirent des vêtements de deuil »
C’est le
premier chemin qui nous est proposé en ce jour : chemin de la pénitence,
pour se détourner d’une conduite mauvaise, pour éviter la destruction de la
ville.
Chemin de
la peur, d’une certaine manière...
Dans son
épître adressée aux Corinthiens, Paul nous offre une autre réponse :
« Le
temps est limité », déclare-t-il.
Dès lors,
les réalités que nous connaissons sont relatives.
Il
synthétise en une phrase :
« Ce
monde tel que nous le voyons est en train de passer »
Et que nous
dit Jésus dans l’Evangile ?
« Les
temps sont accomplis... Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle »
Le mot grec
pour « temps » est kairos, qui signifie « le bon
moment ».
Le moment
est donc arrivé où Dieu découvre son Evangile, sa Bonne Nouvelle.
Il la
dépose entre nos mains.
Dieu veut
offrir à l’homme la vraie vie.
Ce n’est
pas le temps du jugement, mais une annonce de la présence salvatrice de Dieu au
creux de nos vies.
Et l’homme
est invité à répondre à cette proposition.
Dans le
livre de Jonas, la réponse des hommes était de faire pénitence.
Mais une
autre réponse est possible, celle de l’Evangile, où l’homme répond par la
conversion, le retournement, la metanoia.
Ce
« convertissez-vous » signifie littéralement « pensez autrement »,
« voyez au-delà des choses » et vous découvrirez que Dieu est proche.
Jésus veut
ouvrir les yeux aux hommes pour qu’ils prennent conscience que Dieu est là,
présent, et d’abord en eux-mêmes.
« Convertissez-vous »
Cela
signifie : détournez-vous des chemins de mort, de non-espérance, de
non-joie.
Découvrez
autour de vous la présence de Dieu, les graines de son Espérance, les
manifestations de sa Joie.
Ce
changement que Jésus propose est celui-ci : croire en l’Evangile.
Jésus nous
invite au saut de la foi, à croire en Lui.
Croire en
la Bonne Nouvelle, c’est lui faire confiance, c’est aussi demeurer en elle.
Et ce saut
dans la confiance, les disciples l’ont fait avant nous.
L’Evangile
l’atteste.
« Venez
derrière moi », lance Jésus à ses disciples.
Et leur
réponse fut radicale. Quoique...
Oui, car la
réponse ne recouvre pas tout à fait la demande de Jésus.
Si Jésus
leur demandait « venez derrière moi », leur réponse est qu’ils
« le suivirent »
Et ce verbe
« suivre » peut aussi être traduit par « accompagner ».
« Ils
l’accompagnèrent » donc.
Jésus
appelle des disciples pour l’accompagner, faire route avec lui.
Il nous
invite pareillement.
Il
interpelle notre liberté.
Il compte
sur nous pour œuvrer avec lui, il nous appelle à devenir ses compagnons, ses
amis.
Celui qui
demeure en cette Bonne Nouvelle trouve la confiance, découvre une stabilité,
une assise, quelles que soient les épreuves, les adversités, les contrariétés.
Cette Bonne
Nouvelle, c’est la présence de Jésus au creux de nos vies.
Nous ne
sommes jamais seuls.
Il nous
accompagne sur le chemin... et il souhaite que nous l’accompagnions également.
Tel est le
projet de Dieu... telle est aussi sa promesse :
« Je
ferai de vous des pêcheurs d’hommes »
C’est-à-dire
des semeurs de Joie, des porteurs d’Espérance, des vecteurs de Liberté.
Accepterons-nous
d’entendre le message de celui qui interpelle notre liberté et nous adresse un
appel ?
Oui, Jésus
demande à chacun et chacune de nous aujourd’hui : « Croiras-tu à
cette Bonne Nouvelle ?... M’accompagneras-tu ? »
Sr Marie-Jean
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