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juin : Saints Pierre et Paul
La
première et la deuxième lecture nous montrent Pierre et Paul en prison. Pour
Paul, c’est la fin d’une longue période de captivité qui a commencé à Jérusalem
et à Césarée, du temps du gouverneur romain Félix puis de son successeur
Festus, et qui se termine à Rome vers l’an 67. Du fond de sa prison, dans un
moment de solitude, il fait en quelque sorte le bilan de sa vie : il écrit
à son cher Timothée : « J’ai combattu le bon combat, j’ai couru ma
course jusqu’au bout, j’ai gardé la foi » (non, rien de rien, je ne
regrette rien...)
Pour
Pierre, la captivité racontée ici ne sera pas la dernière. Ce jour-là, du temps
d’Hérode Agrippa à Jérusalem, ce n’est pas encore le moment où il peut
dire : « j’ai couru ma course jusqu’au bout ». Il ne va pas
encore subir le martyre, mais il est déjà intimement uni au mystère pascal de
son maître. Il ne va pas mourir, mais il fait déjà une expérience de
résurrection. Le verbe que l’ange lui adresse, « lève-toi » (anasta)
est celui de la résurrection. C’est une expérience qui survient comme par
surprise et dont il ne prend pas conscience au moment même, mais seulement
après. Sûr que cette expérience restera par la suite gravée dans sa mémoire,
pour le chemin qui lui reste à parcourir. Plus tard, sous Néron, dans les
prisons de Rome, il n’y aura plus l’intervention merveilleuse de l’ange. Et
Pierre pourra alors vraiment reprendre à son compte ces paroles de Paul :
« avec le Christ, je suis un crucifié ».
Que de
chemin parcouru depuis le jour de Césarée où, dans l’intimité du groupe des 12,
Jésus leur avait demandé : « pour vous, qui suis-je ? »
Pierre avait répondu : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu
vivant ». Il n’imaginait pas jusqu’où cette confession de foi allait le
mener.
Et Paul,
qu’aurait-il répondu à la question de Jésus ? « Tu es le Christ,
celui en qui j’ai été appelé dès le sein de ma mère, en qui j’ai été sauvé,
justifié, glorifié. Avec toi, j’ai été enseveli dans l’eau du baptême, avec
toi, je ressusciterai, avec toi je régnerai dans la gloire... » etc
Si l’on
peut dire que l’église repose sur ces deux piliers que sont Pierre et Paul,
c’est bien sûr sur leur foi, mais aussi sur la persévérance de
leur foi, leur force de témoigner jusqu’au martyre, leur fidélité qui
s’explique par leur amour pour la personne du Christ, amour rendu
d’autant plus fort qu’il a traversé l’expérience du pardon reçu.
Avec eux,
puissions-nous dès maintenant combattre le bon combat et courir notre course en
gardant la foi, comme une réalité dynamique de notre vie, toujours appelée à se
ressourcer au témoignage de ceux qui nous ont précédés.
Sr Marie-Raphaël