Méditation pour le 4e dimanche du Temps
pascal : Année B (2012)
« Rendez
grâce au Seigneur : Il est bon !
Eternel est
son amour ! »
Oui, c’est
bien l’amour de Dieu qui est au cœur de la Bonne Nouvelle de ce jour !
Cette Bonne
Nouvelle nous a été annoncée à Pâques, et elle a retenti dans tous les
Alléluias qui l’ont suivi !
Cette Bonne
Nouvelle nous est encore proclamée aujourd’hui, en ce quatrième dimanche du
Temps pascal, appelé celui du « bon pasteur ».
Voyons
comment ce message résonne dans les lectures du jour et comment il peut
s’incarner, devenir réalité dans nos vies.
Dans les Actes
des Apôtres, c’est Pierre qui prend la parole.
L’extrait
que nous venons d’entendre fait suite à la guérison d’un paralysé, celui
« qu’on installait à la porte du temple dite ‘la Belle Porte’ pour
demander l’aumône à ceux qui pénétraient dans le temple ».
Cet homme,
dit Pierre, a été sauvé « grâce au nom de Jésus le Nazaréen ».
C’est Jésus
le donateur du salut, par les mains de Pierre.
Et Pierre
d’affirmer : « son nom, donné aux hommes, est le seul qui puisse nous
sauver ».
Si ce salut
a été remis entre les mains de Pierre, il est aussi déposé en nos mains
aujourd’hui…
Oui, ce
salut nous est confié.
Qu’en
ferons-nous ?
La première
épître de Jean laisse aussi transparaître un amour :
« Il a
voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu, et nous le sommes ».
Comme
« enfants de Dieu », nous sommes donc de la même famille que Dieu,
nous sommes apparentés à Jésus.
Qu’est-ce à
dire ?
Qu’entre
Jésus et nous, il y a une vocation commune.
Que nous
pouvons lui emboîter le pas… ou la refuser.
Accepterons-nous
de laisser le Fils de Dieu visiter nos vies ?
Quant à
l’évangile de Jean, l’extrait du chapitre 10 a donné son nom à ce
dimanche.
Jésus
s’inscrit dans le langage de son temps et utilise les images champêtres
familières à ses auditeurs.
« Je
suis le bon pasteur ».
L’expression
de Jésus est lourde de sens.
« Je
suis » est le verbe employé par Dieu lorsqu’il s’est révélé à Moïse dans
le Premier Testament.
Jésus
ajoute : « Je suis le bon pasteur ».
A côté des
mauvais pasteurs que Dieu condamne par ses prophètes – ces pasteurs qui
s’occupent d’eux-mêmes plutôt que des brebis –, Dieu s’est aussi déclaré
« pasteur », décidé à s’occuper lui-même des siens.
C’est donc
dans le sillage du Dieu d’Israël que Jésus proclame « je suis le bon
pasteur ».
Il désigne
ainsi celui qui répond pleinement à la fonction, qui reflète l’attitude du
pasteur par excellence, Dieu lui-même.
Le bon
pasteur d’un côté, le mercenaire de l’autre.
De ce
mercenaire, Jésus dit qu’il n’est pas le pasteur, que les brebis ne lui
appartiennent pas, qu’elles ne comptent pas pour lui et que, en cas de danger,
il les abandonne et s’enfuit.
Jésus, lui,
« donne sa vie pour ses brebis » : il expose sa vie, il la
risque lors d’un danger qui menace une de ses brebis.
Et il connaît
ses brebis.
« Connaître »
dans la Bible s’apparente au verbe « aimer ».
Jésus
connaît ses brebis et les aime, certes.
Mais cet
amour va encore plus loin.
Lorsque
Jésus déclare :
« Je
connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît et
que je connais le Père ».
Il
n’indique pas seulement une comparaison, comme si l’amour de Jésus pour les
brebis ressemblait à la relation qui l’unit au Père.
Non,
l’expression est plus dense :
Jésus
enracine l’amour qu’il éprouve pour chaque brebis dans l’amour qui le lie au
Père.
Jésus
affirme le lien unique qui l’unit à son Père et, dans ce lien unique, il
inscrit la relation de chaque brebis avec lui.
En ce
quatrième dimanche du Temps pascal, Jésus nous partage sa Bonne Nouvelle !
Il me
semble que deux convictions peuvent nous habiter :
Jésus nous
offre son amour et il nous envoie.
Jésus
exprime son amour et il le fait par l’image du bon pasteur.
Comme
pasteur, il veut nous libérer de tous les loups qui nous menacent, dans notre
existence ou en nous-mêmes : nos peurs, nos blessures, nos manques
d’appui.
Dans le don
de sa vie pour ses brebis, Jésus exprime son amour inconditionnel pour chacun
de nous et sa présence à nos côtés.
C’est un
amour fidèle et solide : il ne nous abandonnera jamais.
Victorieux
de l’épreuve du Vendredi Saint, cet amour peut nous aider à surmonter toutes
nos épreuves !
En
corollaire, cet amour, nous sommes invités à le répandre.
Jésus nous
envoie.
Il nous
invite à être, à notre tour, non des mercenaires, mais des bons bergers qui
s’engagent.
Et il nous
en montre le chemin :
« Le
Père m’aime parce que je donne ma vie pour la reprendre ensuite ».
Donner…
recevoir : un juste équilibre pour répandre l’amour puisé à la source
qu’est Dieu.
Cet amour
est là, présent.
Le mystère
pascal le célèbre !
Accepterons-nous
d’y croire ?
Le
psalmiste nous y invite :
« Rendez
grâce au Seigneur : Il est bon !
Eternel est
son amour ! »
Alléluia !
Sr Marie-Jean