Nous voici
avec une fête quelque peu étrange... vous avez déjà croisé un archange
vous ? Mais non, je ne parle pas de sr Marie-Raphaël, qui ne porte que le
nom d'un des trois "super-vivants"... mais d'un vrai archange, en
plume et en os ? Non ? Alors laissons ces représentations pour les
amateurs de fantastique, et demandons-nous plutôt ce que signifient ces textes que
nous venons de recevoir... et tirons-en seulement un seul et unique fil
pour aujourd’hui... il faut laisser de la matière aux méditations des années
prochaines !
Il y eut un
combat dans le ciel... ah ! Pour qui pensait que les anges avaient un
comportement angélique, c’est bien parti ! Ou alors, changeons le
contenu de l’angélisme !!! Un combat, la Bonne Nouvelle n’est pas de tout
repos aujourd’hui. Un combat, entre deux factions, Michel et ses anges, le
Dragon, avec, lui aussi, ses anges. Comme quoi vouloir faire l’ange, ne
garantit pas encore qu’on soit du bon coté !
La scène
est campée. Mais tant pis pour les assoiffés de spectacle : 3 petits
versets suffisent à l’auteur de l’Apocalypse, pour nous dire qu’il y a eu un
combat, pour nous poser les adversaires, le lieu et donner le résultat. Ce
n’est donc pas à un spectacle qu’il nous invite. Que veut-il nous dire ?
Voyons les
deux partis : Michel (dont le nom énigmatique est une question « qui
est comme Dieu ?») et le Dragon. Pour lui l’auteur ne manque pas d’appellations
variées : Serpent (bonjour le rampant de la Genèse), Démon (mais le terme
grec est plus clair : Diable ; autrement dit, le diviseur), Satan
(l’adversaire, le séducteur), l’accusateur. Bref, l’ennemi dans toute sa
splendeur.
Le combat a
lieu dans le ciel. C'est-à-dire ? dans les nuages, et on va voir voler les
plumes ? pas vraiment ! Le ciel représente, il me semble, l’aspect
invisible et transcendant de l’histoire. Il dit la vérité profonde, le lieu de
Dieu, le lieu des esprits, donc un lieu qui n’est pas un lieu, mais une réalité
profonde. On aurait pu dire la profondeur... Mais notre imaginaire en a décidé
autrement, plaçant ce qui relève de l’esprit en haut. La terre figure l’aspect
visible et humain. Au ciel se déroule le combat le plus important, le combat
spirituel.
Et le texte
de l’Apocalypse, qui est un livre d’espérance pour chrétiens vivant la
persécution, nous dit : c’est vrai il y a un combat, mais Dieu en est
victorieux, il a donné mission à ses anges de veiller sur chacun de vos pas. Et
celui qui se prenait la tête à accuser constamment ses frères, le Satan, est
réduit à rien, il est anéanti. Cette victoire est celle du Christ, elle est
aussi nôtre tandis que nous tentons de dépasser l’amour de nous-même pour nous
donner jusqu’au bout. Tandis que nous choisissons d’aimer nos frères et sœurs
plutôt que de les accuser sans cesse.
Cette
victoire annonce aussi une réconciliation entre ces deux lieux : la terre
et le ciel.
L’homme a
toujours rêvé de trouver l’échelle qui le mènerait dans les hauteurs, le songe
de Jacob en témoigne. Une échelle plantée en terre qui monte aux cieux, une
échelle que parcourent les anges.
L’Evangile
y fait allusion. Jésus annonce : Amen, amen, je vous le dis : vous
verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent
au-dessus du Fils de l'homme. Et vous voyez l’échelle ? Écoutez
ce que cela donne littéralement : vous verrez les cieux ouverts, avec
les anges de Dieu qui montent et descendent sur le Fils de l'homme. Elle
n’est autre que le Fils de l’homme, c’est lui l’échelle qui unit terre et ciel.
C’est par lui que les anges vont et viennent.
Célébrer
cette victoire du monde céleste, c’est aussi célébrer cette communion à
laquelle nous sommes conviés. Il n’y a pas deux mondes : celui du ciel et
celui de la terre. Il y a un seul univers, celui de Dieu : déjà nous y sommes
de plain-pied et pourtant nous y sommes encore invités…
Alors
chantons le Seigneur,… en présence des anges !
Sr Thérèse-Marie