Ascension
2011
« Cette
fête est glorieuse et je dirai aussi joyeuse : en elle le Christ reçoit sa
gloire unique, et nous, une joie toute particulière. C’est l’achèvement et
l’accomplissement de toutes les autres fêtes, et l’heureux aboutissement de
tout l’itinéraire du Fils de Dieu »[1]
Tels sont
les premiers mots d’un Sermon de Saint Bernard, moine du 12e
siècle, pour la fête de l’Ascension que nous célébrons aujourd’hui.
Les textes
choisis pour cette fête ont laissé apparaître ses deux acceptions : « source » et
« sommet ».
En mettant
en lumière le sens de cette fête, nous pourrons aussi découvrir la Bonne
Nouvelle qu’elle nous révèle aujourd’hui.
Cette fête
de l’Ascension est « sommet ».
L’extrait
des Actes des Apôtres que nous venons d’entendre est le commencement du
livre.
Telle une
charnière avec son Evangile, le prologue de Luc raconte à un nommé Théophile,
« tout ce que Jésus a fait et enseigné depuis le commencement jusqu’au
jour où il fut enlevé au ciel ».
L’expression
englobe le ministère de Jésus sur terre : ses paroles et ses actes, les
signes et les miracles, sa prédication du Royaume.
Jésus,
Envoyé de Dieu : toute sa vie n’a été qu’un cri, qu’une confession, qu’une
confidence.
À travers
l’Evangile, se distille son message, qui est à la fois fondement et
nouveauté : la révélation de l’amour du Père.
Cet amour
n’est pas destiné aux seuls contemporains de Jésus. Chacun et chacune de nous
peut en accueillir la Bonne Nouvelle : Dieu aime...
L’Ascension
est donc « sommet » du compagnonnage terrestre, accomplissement du
ministère de Jésus.
Au
ministère proprement dit, Luc ajoute les « instructions » que Jésus a
données « aux Apôtres qu’il avait choisis » : ce sont les
dernières paroles, le « discours d’Adieu », que Jésus a adressés à
ses disciples.
Dans ce
testament, Jésus annonce son départ : « je vais vers le Père »,
« vous ne me verrez plus ».
Il y a donc
séparation, certes, mais aussi promesse de retrouvailles : « je ne vous laisserai pas orphelins », « à nouveau je viendrai
et je vous prendrai près de moi, afin que, là où je suis, vous aussi, vous
soyez ».
Ces
paroles, ce testament, furent écrits pour la première Communauté, confrontée à
la séparation physique de Jésus.
Ils nous
sont aussi destinés : à nous qui croyons en Lui.
Mais, en
plus d’être « sommet », cette fête de l’Ascension est
« source ».
Elle
rappelle « la promesse » de Jésus, que nous rapporte le livre des Actes :
« c’est dans l’Esprit-Saint que vous serez baptisés d’ici quelques
jours ».
Et, plus
loin, Jésus complète son propos : « … vous allez recevoir une force,
celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous ».
La venue de
cet Esprit rendra les disciples « témoins à Jérusalem, dans toute la Judée
et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ».
L’Ascension
est donc à la source, à l’origine du témoignage, de la confession, de la
parole.
Le départ
de Jésus rend les disciples participants de sa mission.
Jésus,
l’Envoyé par excellence, envoie maintenant ses disciples, inspirés par son
Esprit.
L’Evangile
de Matthieu évoque aussi cet appel à la mission : Jésus
envoie ses disciples dans toutes les nations pour annoncer la Bonne Nouvelle.
« Source »
encore, la fête de l’Ascension annonce une nouvelle relation entre Jésus et ses
disciples.
Jésus a
rejoint son Père.
Comme nous
l’apprend l’Epître de Paul aux Ephésiens : « ressuscité
d’entre les morts, assis à la droite de Dieu dans les cieux, Jésus est placé
plus haut que tout », c’est-à-dire qu’il participe à sa gloire.
« Dieu
s’élève parmi les ovations, le Seigneur, aux éclats du cor », chante le
psalmiste.
Mais ce
départ de Jésus n’est pas un point final, puisque les messagers de Dieu, les
« hommes en vêtements blancs » du livre des Actes, annoncent
son retour :
« Jésus,
qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous
l’avez vu s’en aller vers le ciel ».
Jésus nous
est donc présent, d’une façon nouvelle et intérieure, grâce à l’Esprit qui nous
a été donné.
Comme
« source » et « sommet », la fête de l’Ascension fut
occasion d’action de grâces pour les disciples.
Et elle
l’est aussi pour nous aujourd’hui.
L’Esprit-Saint
est offert à chacun et chacune de nous : nous sommes tous et toutes
envoyés comme témoins.
Témoins de
la Bonne Nouvelle de Jésus : Dieu nous aime et il ne nous abandonnera
jamais.
Par son
Esprit, le Christ nous assure de sa présence, de son compagnonnage, de son
Amour.
Grâce à
l’Esprit-Saint, le Christ nous est intérieurement et pour toujours
présent :
« Je
suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».
Alléluia !
Sr Marie-Jean
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