Méditation pour la fête des saints Cyrille et Méthode
(Luc 10,1-9)
L’évangile
de ce jour nous présente l’envoi des 72 disciples. Si on parle régulièrement
des successeurs de Pierre et des 12, on parle rarement des successeurs des 72.
Qui sont-ils ces disciples envoyés deux par deux partout où Jésus souhaite
entrer ? Et bien, c’est assez simple à comprendre, c’est vous et moi !
Oui, le message que nous laisse cet évangile est clair : la mission
chrétienne n’est pas l’affaire de quelques-uns, Pierre, les douze et leurs
successeurs ! La mission est l’œuvre de tous les chrétiens. C’est notre
œuvre, si nous y manquons, il manquera quelque chose à l’œuvre de Dieu.
Nous sommes
envoyés deux par deux : la première mission est de faire
communauté, de vivre l’amour de Dieu au cœur de nos relations. Comment en
témoigner sinon par la vie fraternelle. La première mission est un geste :
marcher, marcher ensemble. Cela invitera à composer : l’un est rapide, l’autre
plus lent, l’un aime s’arrêter, l’autre préfère aller droit au but. Dans la vie
fraternelle qui se tisse sur la route, la route qu’est notre vie, se dit
quelque chose du Royaume.
Nous sommes
envoyés deux par deux, devant Jésus, là où il souhaite aller. Il s’agit
de lui préparer le chemin, non point d’envahir la place. Il s’agit d’ouvrir les
cœurs, non de les encombrer de notre présence. Le messager sera humble, qui
prépare le chemin, et s’efface devant celui qui vient.
Nous sommes
envoyés dans le dépouillement : il ne faut emporter ni sac, ni argent,
ni sandales... : la première préparation à la mission est dans ce
dépouillement. Un dépouillement extérieur qui nous fait rejoindre notre
pauvreté intérieure. Voilà qui lèvera toutes les objections de tant de nous,
qui sommes tentés de dire : mais qui suis-je pour porter la mission de
Jésus, c’est bon pour le pape et les évêques. Non, accueille ta situation de
manque, de pauvreté comme partie intégrante de ta condition humaine, que Jésus
lui-même a embrassée. Cela te donnera de venir non en envahisseur, non en
tout-puissant, mais en tout aimant. Tu seras par là, annonce de la Bonne
Nouvelle. Va, les mains vides, à la rencontre de tes frères et sœurs.
Là où
vous entrerez, dites d’abord paix à cette maison. D’abord et avant tout, ne commence pas par un
discours, une homélie, mais par un salut tout humain. Sois d'abord
relation : « paix », « shalom » était la manière
juive de souhaiter un beau et bon jour, un jour de calme, un jour de paix.
Retrouve le sens du "bon jour", une véritable salutation où l'on
désire vraiment que la journée soit bonne à celle ou celui qu'on salue. Et ce
n'est sans doute pas pour rien que ce "bon jour" était décliné chez
les juifs par "paix à cette maison"… Artisan de paix, rien que
par cette humanité, voilà une première et importante mission, la porte d’entrée
de la mission… Cela doit nous faire réfléchir... Comment être porteur de
paix ? D’abord en la recevant, au plus profond ! en être
transfiguré ! IL nous faut prendre le temps de nous tenir longuement en
présence du Seigneur, pour le recevoir lui qui est notre paix, pour ensuite,
l’offrir! Nous allons tantôt être invités à recevoir la paix du Seigneur, pour
ensuite nous la transmettre. Que cette célébration nourrisse en nous la paix du
Seigneur, et nous serons ensuite envoyés tous et toutes, sur le chemin de nos
vies, porter cette paix, annonce de Jésus qui vient.
sr
Thérèse-Marie
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire