Mercredi
des cendres: pour une joyeuse entrée en carême
Il y a
quelques semaines, nous fêtions Noël, l'incarnation de Dieu dans notre monde,
dans notre histoire. Nous nous réjouissions de découvrir Dieu assez grand,
assez puissant pour se révéler dans un nourrisson, assez amoureux de l'homme
pour être pleinement, simplement, Dieu au milieu de nous. En Jésus, nous
avons contemplé l'Emmanuel, Dieu avec nous.
Dans son
récit de la Passion, St Jean met sur les lèvres de Pilate une parole
prophétique : « Voici l'HOMME » dira-t-il en présentant Jésus.
Il nous invite ainsi à voir en Jésus l'Homme véritable, l'être humain tel que
Dieu l'avait créé, à son image et à sa ressemblance,
Nous sommes
invités, en ce début de carême, à parcourir avec Jésus, le chemin de notre
véritable humanité. À découvrir dans la vie, la mort et la résurrection
de Jésus, notre véritable vocation d'être humain.
Le prophète
Joël, dans le passage que nous venons d'entendre, nous rapporte le cri de
Dieu : « Revenez à moi ». C'est Dieu qui nous supplie, qui nous
prie. C'est comme un cri de détresse, comme le cri d'un père, d'une mère qui
verrait son enfant se fourvoyer, prendre un chemin sans issue et qui l'invite à
« revenir »,
Parce qu'il
est tendresse et miséricorde, parce qu'il est Amour, qu'il n'est qu'Amour,
parce qu'il est Père, Dieu nous appelle aujourd'hui. « Revenez à moi, je
ne vous ai pas créés pour la haine et la violence, je ne vous ai pas créés pour
la guerre et la division, je ne vous ai pas créés pour le péché.
Rappelez-vous : je vous ai créés à mon image et à ma ressemblance, je vous
ai créés pour l'amour et la liberté. »
Nous ne
faisons pas carême pour conquérir ou mériter notre salut, à coup de jeûnes, de
pénitences et de privations ; nous « entrons » en carême,
PARCE QUE nous sommes sauvés, PARCE QUE nous sommes libres.
Le carême,
c'est d'abord un don, un cadeau que Dieu nous fait. Le carême c'est d'abord une
espérance de Dieu, son désir de nous voir réellement, concrètement sauvés et
libres. L'important n'est pas ce que nous nous proposons de faire, mais ce que
Dieu désire réaliser en nous, la conversion qu'il attend de nous, le
dépouillement qu'il espère pour que nous soyons réellement sauvés et libres.
En chaque
Eucharistie, en celle que nous vivons en ce moment, nous célébrons la
résurrection de Jésus, sa victoire une fois pour toutes sur le péché et sur la
mort, victoire dans laquelle il veut nous entraîner.
Oui, la
résurrection de Jésus nous a déjà rendus libres, assez libres pour choisir de
vivre selon les valeurs de Dieu, selon le désir de Dieu. Le carême nous donne
l'occasion d'approfondir, de célébrer cette liberté. De choisir d'être
pleinement ce que nous sommes déjà dans le coeur de Dieu, des enfants
bien-aimés du Père.
Ce n'est
sans doute pas le chemin le plus confortable. Dès dimanche nous verrons Jésus
lui-même entrer dans le combat de la tentation, qui sera le combat de toute sa
vie et de la vie de tout chrétien à sa suite. C'est un chemin qui peu à peu
nous dépouillera de nos ambitions de richesses, de grandeur, de domination pour
entrer dans une dynamique de sobriété, de partage, de fraternité. Et si nous
suivons Jésus jusqu'au bout, ce chemin nous mènera à l'agenouillement du lavement
des pieds et au don total de nous-mêmes pour nos frères et soeurs.
Mais nous
savons déjà que ce chemin est le plus sûr, puisqu'en ressuscitant Jésus, Dieu
l'a accrédité ; il lui a donné raison. Ce chemin qui nous apparaîtra peut-être
à certains moments comme un chemin de mort est en réalité le chemin qui mène à
la vraie Vie, à la liberté, à l'amour.
C'est donc
avec enthousiasme que nous allons prendre la route et que nous allons marcher
avec Jésus, vers notre pleine stature d'être humain, vers la plénitude de la
Vie et de l'amour.
Bon carême.
sr Elisabeth
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