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février: saints Cyrille et Méthode: 2 Co 4,1-2,5-7; Luc 10, 1-9
Deux
apôtres de la Russie et des pays slaves au 9ème siècle.
Deux
frères, nés à Thessalonique. Ils avaient choisi la vie monastique avant d'être
envoyé en mission dans les pays slaves. Mission qu'ils ont accomplie de façon
très moderne, digne de Vatican II dans leur souci d'adapter non pas la Parole
mais l'annonce de la parole à la langue et à la culture des peuples qu'ils
voulaient évangéliser.
Souci
toujours actuel qui devrait nous habiter tous et chacun et qui devrait comme
assaisonner ou colorer notre désir de transmettre une Parole qui nous fait
vivre.
Car c'est
bien de vie qu'il s'agit quand nous annonçons l'Evangile. Une vie qui s'adapte
aux conditions de lieu, de climat, de civilisation. On ne trouve pas les mêmes
fleurs dans les vallées et au sommet d'une montagne; on ne trouve pas les mêmes
animaux en Europe et en Afrique, au Pôle Nord et à l'Equateur... La pensée ne
s'exprime pas de la même manière en Occident ou en Orient...
Alors,
pourquoi la Parole de Dieu devrait-elle -par souci de fidélité?- rester figée
dans les mots d'une seule langue et encore heureux si c'est une langue vivante!
Voilà ce
qu'avaient compris déjà les deux saints que nous fêtons aujourd'hui.
Et ce
qu'avait compris encore bien avant eux, St Paul, conscient qu'il était que
l'important dans le ministère de l'apôtre c'est de manifester la vérité en
présence de Dieu, présence qui est garante de l'authenticité de son
message, présence qui lui donne assurance et audace dans la conscience même de
sa faiblesse et de ses limites.
Car St Paul
comme tout apôtre sait que la Parole n'est pas prisonnière des mots qui la
profèrent. Car la Parole, c'est la Lumière que Dieu fait briller au milieu des
ténèbres, c'est Dieu lui-même qui brille dans les coeurs pour faire resplendir
la connaissance de la gloire qui rayonne sur le visage du Christ.
Cyrille et
Méthode, en traduisant l'Ecriture dans la langue du peuple auquel ils
s'adressaient, n'ont eu d'autre souci que de mettre les hommes et les femmes de
leur temps, de leur culture en contact avec la Parole elle-même, seule capable
de toucher les coeurs, capable comme il est dit de la Sagesse « de
satisfaire tous les goûts et de s'accommoder au goût de chacun » Sg
16,20-21.
Et
l'Evangile ne dit pas autre chose: Jésus envoie ses disciples 2 par 2, non pas
pour semer la Parole – c'est Jésus le semeur- mais pour moissonner... Et la
moisson est grande car la semence a donné 30 – 60 – 100 grains pour un.
Il s'agit
pour les disciples de mettre des mots pour la Parole qui germé dans les
coeurs... Eux n'emportent rien, ni argent, ni sac, ni sandales... pas de
livres, ni d'ordinateurs ou seraient stockées de « belles paroles »,
rien d'autre que ces quelques mots: « Paix à cette maison ».
pas non plus
de grandes cérémonies mais le partage simple du quotidien de celui qui les
accueille: « Mangez et buvez ce qu'on vous servira ».
Ayez pour
vos hôtes une parole de guérison. Et c'est au creux de ce partage simple et
fraternel qu’ils reconnaîtront que le Règne de Dieu est tout proche
Sr Elisabeth
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