Méditation pour la fête de ste Scholastique
En ce jour
de fête, deux personnes sont mises en vis-à-vis : dans l’Evangile et dans
la vie de celle que nous fêtons, Sainte Scholastique.
Dans cet
extrait de l’Evangile de Luc, nous rencontrons deux sœurs, Marthe et
Marie.
Marthe,
d’abord, maîtresse de maison qui accueille le Seigneur.
Elle est
« accaparée par les multiples occupations du service ».
Ce verbe
signifie « être tiraillé de toutes
parts », « être absorbé », « être affairé ».
Marthe, aux
yeux de Luc, est absorbée par de multiples tâches.
En face
d’elle, Marie, « assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole ».
Elle
« a choisi la bonne part ».
D’un côté,
la multiplicité des activités ; de l’autre, l’unicité de l’écoute.
Entre les
deux, la présence du Seigneur, qui interpelle affectueusement Marthe : «
Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses ».
Jésus nous
interpelle pareillement.
Il le fait
en ce jour, tandis que nous célébrons la Solennité de Sainte Scholastique.
Nous ne
connaissons de cette Sainte qu’un épisode, que raconte Grégoire le Grand dans
ses Dialogues.
Scholastique
fut « consacrée dès l’enfance au Seigneur tout-puissant ».
Sœur de
Saint Benoît, elle visitait son frère une fois par an.
C’est au
cours d’un de ses entretiens – qui se révélera être l’ultime – qu’elle voulut
retenir son frère pour poursuivre l’échange.
Benoît
refuse sa demande.
Mais Dieu
l’exauce : il fit éclater « tonnerre, éclairs et inondation ».
Son
secret ? Grégoire nous le livre : « elle fut plus puissante
parce qu’elle aima davantage ».
Comme Marie
dans notre Evangile, Scholastique a choisi la bonne part, celle d’échanger sur
les « joies de la vie céleste ».
En ce jour,
la liturgie nous donne à penser.
Maîtresse
de maison, Marthe interpelle Jésus et réclame l’aide de sa sœur Marie.
« Une
seule chose est nécessaire… », déclare le Maître.
Rigoureux
dans son observance, Benoît ne veut pas « rester hors du monastère ».
Scholastique
insiste et Dieu répond à sa demande d’échanges sur la « vie
spirituelle ».
De part et
d’autre, un souci :
Souci de
Benoît de rentrer au monastère et d’honorer l’observance.
Souci de
Marthe dans les « multiples occupations du service ».
Remarquons
que Jésus ne déprécie pas l’hospitalité de Marthe.
De même,
Dieu ne discrédite pas l’observance de Benoît.
Mais de
part et d’autre, notre Dieu ouvre une brèche.
Il creuse
un espace.
Il indique
un sens, celui de l’amour.
Ouverture à
l’écoute de sa Parole, dans l’Evangile.
Espace pour
l’Amitié spirituelle, dans la vie de Benoît.
Pour que,
imprégnée de cette Parole, Marie puisse seconder Marthe à la tâche.
Pour que,
réchauffé de ces entretiens spirituels, Benoît puisse rejoindre l’observance
monastique.
En ce jour,
Dieu nous partage son désir.
Il veut
nous soulager, nous libérer…
Jésus veut
soulager Marthe non de son service, mais de ce qui lui ôte sa joie et son
rayonnement.
Jésus veut
libérer Benoît d’une observance qui l’éloigne de Dieu en le séparant de sa
sœur.
Notre Dieu
désire que nos activités ne nous empêchent pas de vivre l’essentiel de
l’instant présent.
« Marie
a choisi la meilleure part », dit Jésus.
Scholastique
a choisi la meilleure part, pourrait déclarer Dieu dans l’écrit de Grégoire.
S’il s’agit
d’un choix, il doit y avoir place pour une liberté…
Accepterons-nous
de relire nos activités et notre observance à l’aune de l’amour ?
Notre Dieu
nous y invite !
Sr Marie-Jean
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