Méditation pour la fête de saint Luc 18 octobre 2011
(2 Timothée 4,9-17b ; Psaume
145(144),10-11.12-13ab.17-18.; Luc 10,1-9 )
Parmi
ses disciples Jésus en désigna encore 72. Comme quoi il n’en a jamais
assez. Il en avait désigné 12, et les avait envoyés en mission, maintenant ce
n’est plus 12 mais 72.
Il les
envoie deux par deux. C’est une image à garder longtemps devant les
yeux. On n’a pas sa petite mission à soi, on n’est pas propriétaire de son
apostolat, de son clocher,... Non, les disciples véritables participent de la
grande mission de Jésus, et deux par deux sont envoyés devant lui. Il y a un
soutien fraternel dans le fait d’être envoyé deux par deux. Il y a aussi le
témoignage de ce soutien fraternel. C’est à l’amour que vous aurez les uns
pour les autres, qu’on vous reconnaîtra pour mes disciples. Ils ne se sont
pas choisis, Jésus les a désignés et envoyés. Envoyés pour être témoins de
Jésus, il faut être deux pour que le témoignage soit reçu !
Et vient
alors cette invitation à la prière : La moisson est abondante et les
ouvriers peu nombreux... Pourtant, à lire l’envoi de 72 autres, on
aurait pu croire que ce n’était pas les ouvriers qui manquaient... Peut-être
l’appel est-il plus profond. Il ne suffit pas d’avoir été désigné et envoyé par
Jésus, pour être un véritable ouvrier. Il n’y a aucune magie : ce n’est
pas parce qu’on est ordonné, ou nommé catéchiste, ou qu’on a fait profession de
moniale, qu’on est ouvrier... Il y faut une adhésion personnelle. Et là, nous
recommande Jésus, priez ! Oui, priez pour que les envoyés deviennent
ouvriers !
Ce n’est
pas la moisson qui manque, ce sont les ouvriers. Voilà un bel angle de vue à
méditer. On a peut-être trop tendance de nos jours à trouver que les épis se
font rare... n’est-ce pas notre regard qui ne sait pas voir l’abondance des
épis dans les champs du Seigneur ? Peut-être tout simplement parce que
nous limitons à nos vues ces champs, et ne voyons pas, que le Seigneur lui, il
sème à tort et à travers, sur toutes les terres, et même sur les chemins, ...
La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux !
Quels
seront ces ouvriers ?
Ils
n’emportent, ni argent, ni sac, ni sandales. Ce sont des hommes libres,
comme le vent, le vent de l’Esprit. Ce sont des pauvres, ils n’iront pas à la
rencontre de leurs frères imbus de leur être, de leur savoir, de leur mission.
Ce sont des pauvres qui ont les mains vides : ils peuvent être de bons
ouvriers pour la moisson, récolter dans les champs du Seigneur, ce qu’ils n’ont
pas semé !!! Aucune gloire, aucun prestige. A croire que François
d'Assise méditait souvent ce texte !
Ne vous
attardez pas en salutations. Ne jouez pas les grands personnages !
Je ne pense d’ailleurs pas que des agneaux s’amusent à saluer les loups, sinon
dans les fables de La Fontaine... Et encore ! !!! Vous êtes envoyés dans
la fragilité de votre être, de votre vie, au milieu d’un monde qui est fort,
parfois hostile. Vous êtes témoins de l’Agneau immolé, et non d’un potentat
sanguinaire !
Dans
toute maison où vous entrerez dites d’abord « paix à cette maison »
L’ouvrier
de la moisson du Père, moissonne par la paix qu’il apporte ! La paix qu’il
respire, la paix qu’est le Christ. Pour être porteur de paix, il faut avoir les
mains vides. Vous le savez dès qu’on est propriétaire, on bâtit des murs pour
protéger ses biens. On achète des coffres, puis on paie des gardes. On achète
des armes et on tire sur tout qui n’est pas comme nous.... Le porteur de paix
avance les mains vides, le cœur ouvert. Et alors l’ouvrier va partager
simplement, humblement la vie de ceux qui l’accueillent. Là il pourra guérir,
par sa simple présence. Et là il témoignera : le règne de Dieu est tout
proche de vous. Non pas qu’il se prenne pour celui qui a apporté ce règne,
mais parce qu’il discerne tout simplement dans cette humanité qui s’est ouverte
à lui, dans cet échange de paix, la présence du Royaume.
Voilà les
ouvriers qui sont attendus, voilà l’ouvrier que fut saint Luc.
Rendons
grâce, et prions qu’il nous soit donné de devenir ouvrier selon le cœur de Dieu.
Sr Thérèse-Marie
RépondreSupprimerEtre un ouvrier selon le coeur de Dieu ! J'ai remarqué que certains chrétiens travaillaient pour le Seigneur... mais selon leurs conceptions humaines ! Ce que Jésus-Christ attends de nous, c'est
que nous travaillons "avec Lui" et pas seulement "pour Lui" ! Bien fraternellement en Christ
RépondreSupprimerMerci pour votre commentaire. Oui, nous avons à travailler avec lui.
Et nous avons à nous laisser interpeller par la Parole, pour qu'elle transforme notre vie et notre regard. Elle ne nous est jamais donnée pour juger les intentions et les manières d'autrui, mais
pour nous élancer, pour nous ajuster personnellement au plan divin !
en communion