28e dimanche du Temps Ordinaire Année A (2011)
« Tu
prépares la table pour moi devant mes ennemis ;
tu répands
le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante »
En ce
dimanche, les extraits des Ecritures nous parlent de festin et de
réjouissances.
Dans le
Premier Testament, le Seigneur de l’univers en conçoit le projet.
Selon les
mots du prophète Isaïe, Dieu « préparera pour tous les peuples, sur sa
montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, de viandes
succulentes et de vins décantés ».
Si la
perspective est future, « eschatologique », comme disent les
théologiens, il ne faut pas s’y tromper : certes, cette réalité atteindra
une plénitude dans l’au-delà, mais c’est aujourd’hui que Dieu veut préparer ce
festin pour chacun de nous.
C’est
aujourd’hui que Dieu détruit la mort pour toujours, qu’il essuie les larmes sur
tous les visages et met fin à l’humiliation de son peuple.
Dieu veut
nous partager sa Joie… et nous sommes invités à y ouvrir notre cœur !
Dans
l’Evangile, le propos de Jésus fait écho au message du prophète Isaïe.
Jésus
s’exprime par une parabole.
Nous en
avons déjà entendu quelques-unes ces derniers dimanches.
Jésus nous
instruit, comme il le fit jadis, tant pour ses disciples que pour ses
adversaires.
Dans cette
parabole, le Royaume des Cieux est au cœur de la prédication de Jésus :
« Le
Royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son
fils ».
Remarquons
d’emblée que la comparaison ne porte pas tant sur le roi que sur les noces
qu’il organise.
Nous
pouvons donc épingler ce premier élément : le Royaume est comparable à des
noces.
Mais voyons
ce que Jésus nous en dit.
Le roi
envoie ses serviteurs pour appeler les invités. Cette coutume de renouveler
l’invitation à l’heure du repas était une marque de politesse, que pratiquaient
les gens distingués de Jérusalem.
Mais première
surprise : les invités ne veulent pas venir !
Le roi ne
se décourage cependant pas ; il envoie d’autres serviteurs et qui plus
est, vante le menu : « les bœufs et les bêtes grasses sont
égorgés ».
Surgit
alors une deuxième surprise : non seulement les invités récusent
l’invitation pour y préférer leurs affaires, mais en plus, ils maltraitent et
tuent les serviteurs du roi.
Ainsi,
après avoir eu le soin de punir les coupables, le roi formule une nouvelle
invitation, mais à l’intention de ceux qui se trouvent « aux croisées des
chemins… les mauvais comme les bons ».
Dès lors,
« la salle de noces fut remplie de convives ».
On peut
imaginer qu’ici se terminait une première parabole.
La seconde
partie de notre Evangile, à propos de l’homme qui ne portait pas le vêtement de
noces, ne lui était primitivement pas associée. Ce devait être une parabole
indépendante, comme nous l’apprend le passage parallèle dans l’évangile de Luc.
Nous
pourrons en reparler à une autre occasion…
Revenons à
la première parabole de cet Evangile.
Qui sont
les invités auxquels Jésus fait allusion ?
Qui sont
ceux qui se détournent de l’invitation pour vaquer à leurs affaires ?
Et qui sont
ceux qui sont aux croisées des chemins, mauvais et bons ?
Une
première interprétation renvoie à l’époque de Jésus, où ses adversaires ne
pouvaient accepter que la Bonne Nouvelle soit annoncée aux pauvres et autres
pécheurs.
Par les
paraboles, Jésus les interpelle :
Vous n’avez
pas reçu la Bonne Nouvelle !
Vous n’avez
pas répondu à l’invitation aux noces !
Vous ne
vous êtes pas réjouis du salut offert !
Vous étiez
invités, mais nous ne vous en êtes pas montrés dignes !
A présent,
ce sont les pauvres qui sont appelés !
C’est aux
pécheurs que la Bonne Nouvelle est annoncée !
Mais, outre
les contemporains de Jésus, cette parabole nous est aussi adressée, à nous,
aujourd’hui.
Chacun et
chacune de nous, quels invités sommes-nous ?
Lorsque le
Seigneur nous convie à sa table, celle de la Parole, du Pain et de la
Fraternité, préférons-nous vaquer à nos affaires ou prêtons-nous l’oreille
à l’invitation de notre Dieu ?
Festin de
la Parole, où Dieu nous partage son rêve de bonheur, son désir d’une vie
surabondante pour tous et toutes.
Festin de
Pain, où Dieu veut susciter et rassasier une faim de Paix, une aspiration à la
justice et au partage des ressources entre les peuples.
Festin de
Fraternité, où Dieu appelle tous les hommes à mettre en commun leurs richesses
et à fonder leur vie sur le roc de la solidarité.
Festin où Dieu révèle son Amour, plus fort que toute mort…
Jésus
interpellait ses contemporains.
L’Evangile
nous interpelle de la même façon en ce jour…
Qu’allons-nous
répondre à cette invitation, au désir de notre Dieu de nous partager ses « viandes
succulentes et ses vins décantés » ?
« Grâce
et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ;
j’habiterai
la maison du Seigneur pour la durée de mes jours »
Sr Marie-Jean
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire