mardi 1 novembre 2011

Heureux

Méditation pour la fête de la Toussaint 
Vous avez de bons yeux ? Sinon, j’espère que vous n’avez pas oublié vos lunettes aujourd’hui ! Et peut-être même faut-il prévoir une paire de lunettes... solaires !
Les textes de ce jour nous invitent à voir ! Voir avec Jean, visionnaire de l’apocalypse ; voir avec Jean, épistolier pour sa communauté; voir avec Jésus, assis sur la montagne !
Le psaume convoquait déjà à ce rendez-vous de contemplation : Voici le peuple immense de ceux qui t’ont cherché, avons-nous chanté. Voici, autrement dit : vois ici… Vois ici, voyons ici, le peuple de celles et ceux qui cherchent Dieu. De celles et ceux qui n’ont rien de plus cher que lui, au point de se détourner définitivement des idoles, c'est-à-dire de toute attache qui avilit l’homme, qui brise son humanité.  Voyons ici le peuple de Dieu rassemblé ! C’est le moment de souhaiter une très heureuse fête à vos voisins et voisines. Oui, c’est aujourd’hui votre fête aussi !
C’est bien ce que st Jean nous dit dans l’épitre : voyez (oui, voyez !) comme il est grand l’amour dont le Père nous a comblés. Il a voulu que nous soyons enfants de Dieu, et nous le sommes !  Aujourd’hui, prenons un peu de temps au plus intime de notre cœur, pour nous reconnaître enfants bien aimés de ce Père de tendresse.
Entrons dans cette communion en laquelle nous sommes appelés. Jean dans l’Apocalypse, nous montre le peuple du ciel, ce peuple de nos frères et sœurs, déjà entrés dans la gloire de Dieu, ce peuple dont nous sommes déjà membres aujourd’hui.  J’ai vu, dit Jean,  j’ai vu un ange qui montait… et Jean de nous parler de sa vision : le peuple de la terre, en communion avec celui du ciel, avec ce lien des anges qui vont d’un à l’autre. Et Jean nous dévoile un rien de ce qu’il a perçu de cette merveilleuse communion du ciel : une foule immense de toute race, langue, peuple et nation. Une foule qui chante : et nos chants se joignent à ce chant. Ils chantent en disant Amen !  Amen, cela veut dire, c’est du sérieux, c’est du costaud, la foi est un roc sur lequel nous pouvons nous appuyer. Amen. Louange, gloire, sagesse et action de grâce.  Un chant de joie, un chant de reconnaissance, car nos frères et sœurs les saints du ciel, savent que si leur route s’accomplit dans le bonheur, c’est par la grâce de Dieu, par son don ! Aujourd’hui, c’est la fête du merci de l’humanité à Dieu, pour son salut largement répandu !  Et le chant continue : honneur, puissance et force à notre Dieu. Amen. Alors il ne faut pas se tromper, ce n’est pas d’un tout-puissant dictateur, d’un écrasant dominateur qu’il est question : mais d’un  Dieu de vie, qui par son énergie, suscite la vie en nous, une vie victorieuse de la mort. Nos frères et sœurs les saints, savent en vérité, la beauté de cette force de Dieu, qui a emporté leur vie jusque dans l’éternité, qui les a purifiés, et les a rendus enfants de Dieu,  à l’image de Jésus.
Tandis que Jean dans une vision a vu cet accomplissement, Jésus en regardant la foule qui se pressait autour de lui, a vu le peuple en marche vers cet accomplissement, et il en a tressailli de joie :
Heureux  s’écrie-t-il ! En marche traduit André Chouraqui avec raison : car la racine hébraïque du mot qui dit « heureux »,  c’est le verbe « marcher ». Heureux, en marche proclame Jésus en voyant la foule de petits devant lui.
Heureux les pauvres de cœur… ceux qui ont le cœur ouvert, Dieu pourra les combler !
Heureux les doux… ceux qui ont renoncé à toute arrogance, et s’avancent à la rencontre d’autrui dans la non-violence.
Heureux ceux qui pleurent… heureux non pas le malheur, la tristesse, mais heureux ces cœurs sensibles à la détresse humaine, qui l’accueillent et la partagent, comme notre Dieu la partage.
Heureux les affamés et assoiffés de justice : ces indignés qui se soulèvent devant l’inacceptable, et veulent bâtir un monde, une société juste et solidaire.
Heureux les miséricordieux : ceux dont le cœur est assez grand pour accueillir toute la tendresse de Dieu et la transmettre, ceux qui accueillant le pardon de Dieu, deviennent pied à terre de son amour.
Heureux les cœurs purs, ces êtres simples qui ne connaissent pas le mensonge, qui avancent humblement à la rencontre de chacun.
Heureux les artisans de paix qui n’ont rien de plus cher que d’accueillir la paix de Dieu pour la répandre.
Heureux les persécutés pour la justice, en choisissant la justice ils ont pris le parti de Dieu, le parti de la vie et de la communion.
Heureux êtes-vous, si on vous insulte, si on vous persécute à cause de moi, dit Jésus. Heureux êtes-vous non d’être persécuté, mais d’avoir pris le chemin de ce Royaume qui vous est offert, de ce Royaume où nul ne pourra ravir votre joie.
Heureux, oui, heureux sommes-nous… Jésus aujourd’hui en nous voyant assemblés pour cette eucharistie, voit en chacun de nous  l’énergie de vie que le Père a déposé en nos coeurs, énergie de vie divine qui nous a mis en route, et qui nous constitue en peuple nouveau !
Alors, en marche, dans l’action de grâce ! 
 Sr Thérèse-Marie

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