mercredi 2 septembre 2015

Une bonne terre

Ce 3 septembre nous fêtons st Grégoire le Grand. Il est connu dans la vie bénédictine pour avoir rédigé les "dialogues" dans lesquels il raconte la vie de st Benoît. Mais cet homme est aussi un grand amoureux de la parole de Dieu, un pasteur qui n'a eu de cesse d'encourager à lire la Parole de Dieu. C'est lui qui nous invite encore et toujours à "découvrir le cœur de Dieu dans la Parole". C'est lui aussi qui a cette foi en une Écriture vivante: "l’Écriture grandit avec celui qui la lit" affirme-t-il.

En l'honneur de cette fête, je vous propose ce petit texte de Anthony de Mello.

"Une poignée de grains de blé vieux de cinq mille ans fut découverte dans la tombe d'un des anciens rois d'Egypte. Quelqu'un planta ces grains et les arrosa. A l'étonnement de tout le monde, les grains reprirent vie et germèrent."

"Lorsqu'un individu reçoit l’illumination, ses paroles deviennent comme des graines de semence pleines de vie et d'énergie. Et elles peuvent demeurer sous forme de semence pendant des siècles, jusqu'à ce qu'on les dépose dans un cœur réceptif et fertile. Autrefois, je regardais les paroles de l’Écriture comme quelque chose de mort et de sec. Maintenant, je sais qu'elles débordent d'énergie et de vie. C'est mon cœur qui était de pierre, qui était mort: comment pouvait-on y faire germer quoi que ce fût?" 

(Anthony DE MELLO,  Comme un chant d'oiseau, Bellarmin & DDB)

Souvent on nous interroge sur la lectio divina, cette lecture priante de la Bible. Pouvons-nous vraiment lire ces vieux textes de la Bible, aujourd'hui? L'expérience d'une lecture quotidienne seule peut témoigner que oui. Ces vieux livres ont tout un message à nous délivrer, par eux une force de vie peut germer en nous, si seulement nous choisissons d'ouvrir notre cœur.
La parabole de Jésus est toujours d'actualité: ce n'est pas la Parole de Dieu qui manque, c'est la bonne terre pour l'accueillir. Et cette bonne terre, ce sont nos cœurs, lorsqu'ils s'ouvrent, se rendent disponibles. 
La bonne terre, ce peut aussi être la communauté croyante. Il y a une grâce à ouvrir ensemble les Écritures. A la laisser mûrir ensemble en nos cœurs. 

C'est la rentrée, pourquoi ne rejoindrais-tu pas un petit groupe pour de temps à autre partager la lectio. Tu n'en connais pas à proximité de chez toi? pourquoi ne pas en former un ? tu cherches quelques info à ce sujet? Peut-être ce blog "Partage de lectio" pourra-t-il aider ton chemin. 

La Parole cherche des auditeurs inlassables...

samedi 15 août 2015

Les Amis d'Hurtebise

Aujourd'hui, un nouveau groupe est fondé: les "Amis d'Hurtebise".

Vivre en communion, tel est l'appel que chaque chrétien reçoit. Ce groupe offre à qui veut, de vivre un lien de communion autour du monastère, dans la spiritualité bénédictine.
Tu es intéressé par ce groupe? tu voudrais en savoir plus? tu trouveras toutes les informations, sur le blog : Amis d'Hurtebise .

samedi 11 juillet 2015

Saint Benoît, invitation à l'espérance

Au cœur de l’été, une Solennité nous réjouit !
En ce 11 juillet, nous fêtons Saint Benoît. Comme bénédictine, j’éprouve évidemment beaucoup de joie à évoquer son nom, à rendre compte de ses intuitions, à te partager en quoi il peut nous inspirer…
Il porte en effet un beau nom : Benedictus, signifie « béni ». L’homme était italien, né à Nursie, vers 480. Pour le connaître, deux ouvrages nous renseignent : sa Vie, racontée par le pape Grégoire le Grand (au 2e chapitre des Dialogues) et son œuvre majeure, la Règle pour les moines, que nous suivons aujourd’hui encore. Elle a traversé quinze siècles. Elle est en effet très souple dans son application : Benoît accorde au lecteur la liberté d’adapter la Règle aux circonstances concrètes…
Certes, me diras-tu, cette fête concerne les bénédictins et les bénédictines, mais en quoi peut-elle rejoindre tout chrétien ?
Je voudrais épingler trois invitations que nous adresse Benoît. La première est celle de la confiance. Dans le Prologue de la Règle, le premier mot est « Ecoute » : par cet impératif, Benoît nous invite à ouvrir notre cœur, à accueillir, à recevoir… Il s’agit en effet de recueillir une parole, un enseignement, de s’engager dans une certaine orientation de vie, de suivre Jésus. A l’autre bout de la Règle, on peut découvrir le résultat de cette écoute : « tu parviendras ». C’est le dernier mot de l’ouvrage : il nous exprime toute la confiance que Benoît accorde au jeune qui s’engage. Si le moine, si la moniale « incline l’oreille de son cœur », il ne pourra que réussir… Le Seigneur le conduira !
Ensuite, une deuxième invitation est celle de l’Espérance. Trop souvent, on risquerait de se décourager, de se désespérer de nos erreurs, de nos fautes, de nos péchés… Dans la vie monastique, on en commet aussi. Pour rassurer son moine, Benoît a eu une intuition fulgurante : il a prévu le vœu de « conversion de vie ». Ainsi, le moine ne peut jamais prétexter ses manquements pour abandonner, fuir, déserter… Il peut seulement écouter la parole d’un Père du désert qui définit ainsi le moine : « C’est celui qui tombe 7 fois et se relève 7 fois ». Saint Antoine, qui fut moine avant Benoît, ne parlait pas autrement : « Aujourd’hui, je commence ». Cette Espérance t’offre cette chance de toujours pouvoir te relever, porté par un dynamisme que Benoît prescrit dans toute sa Règle. Cette Espérance ne vaut pas que pour les moines et moniales : les épreuves, les souffrances, les échecs ne devraient jamais nous écraser ou nous anéantir. Le printemps peut toujours fleurir ! C’est l’heureuse nouvelle de la fête de Pâques, victoire de la Vie sur toute mort…
Enfin, le secret d’apprendre à aimer l’autre tel qu’il est pourrait être la troisième invitation de Saint Benoît. La vie en commun, que ce soit dans les familles, les sociétés, les communautés, n’est jamais évidente avec tous. A plusieurs reprises dans sa Règle, Benoît invite à voir le Christ dans l’autre : la sœur/le frère, le malade, l’hôte,… Ainsi, il nous invite à découvrir en chacun les traits de Dieu, à percevoir combien chacun a été créé à son image et qu’il peut nous révéler Dieu…
En ce beau jour de la fête de Benoît, je veux t’inviter à revisiter ces mots : confiance, espérance, amour… Benoît ne pourrait-il pas t’aider à mieux vivre, là où tu es ?
Belle route à toi, « sous la conduite de l’Evangile »…

Sr Marie-Jean

jeudi 14 mai 2015

Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel?

Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel?
Dans notre découverte des fêtes liturgiques, nous faisons des bonds de 40 jours…
40 jours séparaient le Mercredi des Cendres (premier jour du Carême) de la fête de Pâques ; 40 autres jours séparent Pâques de la fête de l’Ascension…
Le chiffre 40 est donc un chiffre symbolique, nous l’avons vu. Un tel nombre de jours garantit un temps suffisant pour vivre l’événement, pour le comprendre un peu mieux, pour l’intégrer en nos vies.
Il y a 40 jours, nous fêtions le Christ ressuscité, victorieux de toute mort. Ce Ressuscité du matin de Pâques se montre aux témoins à la fois semblable et différent. Ils ne reconnaissent pas Jésus de suite, car son apparence et le mode de relations ont changé, mais un nom ou une parole font franchir le saut de la foi : oui, c’est bien Lui !
Pendant ce Temps pascal, nous avons pu goûter la joie de cette vie plus forte que toute mort, que toute épreuve, que toute souffrance. Pâques nous rappelle et nous convainc que la mort de Jésus, que la mort de ceux que nous aimons, que notre mort n’est pas la fin de tout, mais n’est qu’un passage…
Par ses apparitions, Jésus a voulu se faire proche des siens et ne les a pas laissés seuls. Il ne veut pas non plus nous laisser seuls, comme il l’avait laissé entendre peu avant sa Passion : « je ne vous laisserai pas orphelins. Je viendrai vers vous » (Jn 14, 18) ; « le Paraclet, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jn 14, 26) ; « maintenant vous voilà tristes ; mais je vous verrai de nouveau et votre cœur sera dans la joie, et votre joie, nul ne vous l’enlèvera » (Jn 16, 22).
40 jours après Pâques, nous célébrons l’Ascension de Jésus, sa « montée » auprès du Père…
La mission terrestre de Jésus est achevée, mais le bien qu’il a accompli, l’amour qu’il a voulu y répandre, le service qu’il y a exercé… ne peuvent pas disparaître.
Ainsi, en retournant auprès du Père, Jésus fait de ses disciples – et de nous – ses témoins : « vous recevrez la force de l’Esprit Saint : il descendra sur vous et vous serez mes témoins, à Jérusalem d’abord, puis en Judée, en Samarie, et jusqu’au bout du monde » (Ac 1, 8).
Tous et toutes, quels que soient notre choix de vie et nos engagements, nous sommes envoyés !
Forts du compagnonnage de Jésus, nous pouvons le suivre et continuer son œuvre, avec le secours du Saint-Esprit, pourvu que nous l’appelions à l’aide…
Et si l’épreuve se profile, Jésus se fait rassurant : « Je vous ai dit ces choses, pour que vous ayez la paix en moi. Dans le monde vous aurez à souffrir. Mais gardez courage ! J’ai vaincu le monde » (Jn 16, 33).
Belle route aux témoins que nous sommes…
 sr Marie-Jean

Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel?

jeudi 7 mai 2015

Merci sr Scholastique

Merci sr Scholastique
En complément à l'hommage rendu à notre soeur lors de la veillée et déjà publié sur ce blog. Voici l'hommage rendu durant l'eucharistie des funérailles.

Bonjour à vous tous et toutes,
Merci d’être ici maintenant pour célébrer la Pâque de notre sœur Scholastique. Merci de l’avoir accompagnée si bien au long de ces longues années. Nous devons un merci tout particulier à son médecin, aux infirmières et aide-soignantes de l’aide et soins à domicile, à l’équipe des soins palliatifs et à Marie-Odette, pour l’accompagnement merveilleux qu’elles lui ont prodigué pour l’aider en sa fin de vie.
Bien sûr ce moment est empli d’émotion, bien sûr c’est dur de voir partir un trésor, surtout avec toute la connivence vécue au long des ans et plus particulièrement ces derniers temps, qui nous ont révélés encore davantage la beauté de notre sœur. Mais le Seigneur ne nous invite-t-il pas à placer nos trésors au ciel ?… Et si la tristesse nous monte, souvenons-nous aussi que sr Scholastique n’aimait pas qu’on soit trop sérieux. Quand pour une fête on préparait des choses sérieuses, elle disait : c’est bien, mais on ne rit pas assez…
Sr Scholastique était originaire de Dison. Ils étaient 8 enfants. Deux sont morts en bas âge, un à 20 ans. Une fille de la charité de Gand et une carmélite. Une mariée sans enfant, et la dernière est restée célibataire. Sr Scholastique était la dernière en vie de cette fameuse fratrie. Ils se seront précipités pour l’accueillir en la Patrie, ce premier mai.
Sr Scholastique est entrée au monastère en 1942, en pleine guerre. Elle a du lutter pour tenir bon, dans une situation de misère, de pauvreté extrême. Elle en a conservé jusqu’au bout un souci de l’économie, du non gaspillage. Elle veillait à ne rien s’approprier. Celle qui devra vider sa chambre aura vite accompli la tâche.
Notre sœur avait un sens du devoir plus qu’aiguisé, un souci du travail efficace et bien fait. Il faut travailler nous a-t-elle répété à l’envi au long des ans. Elle a arrêté tout travail à l’âge de 98 ans,… non de gaieté de cœur. Seulement, parce que selon ses propres dires elle était kapout ! et si elle le disait on pouvait la croire, elle n’a jamais resquillé. Elle n’a jamais épargné sa peine.
Elle a œuvré à l’aviculture, à la couture, à la comptabilité, aux hosties. Partout elle y a mis toute son énergie. Parfois allant au-delà de ses forces. Elle a été pilier de notre ASBL, et a fraternisé avec ces « messieurs », qui nous ont tant aidées. Merci François d’être parmi nous ce matin.
Elle avait un fort esprit de communauté. Elle voulait qu’Hurtebise vive, elle s’est donnée pour. Elle se disait fragile, faible… mais elle était surtout portée par la grâce du Seigneur. Et elle avait la conviction que seules les sœurs fragiles pouvaient tenir à Hurtebise. Un jour, avant une réunion d’évaluation des sœurs en formation, elle est venue m’interroger. Dis, cette jeune sœur elle est très bien… mais est-ce qu’elle est fragile ? Je la regardais un peu interloquée, car je sentais toute l’angoisse de sa question. Alors elle a poursuivi : car tu sais ici, pour tenir, il faut être fragile. Toutes les solides, les fortes sont parties. Hurtebise, c’est une communauté pour les petits, qui ont besoin du Seigneur.
Elle a marqué par sa fidélité à la prière. Prière personnelle, prière communautaire, chapelet… simple regard posé sur une croix. Jusqu’au bout sr Scholastique a levé son regard vers le st Sacrement, s’est unie à la prière que nous faisions près d’elle.
Retracer une vie de 100 ans… ce n’est pas possible en quelques minutes, mais ne dit-on pas que l’on meurt comme on a vécu. Avec elle je dirais plus encore : elle n’a cessé de croître vers sa mort. Elle n’a cessé de grandir humainement et spirituellement, alors que son corps partait peu à peu en ruine.
La manière dont notre sœur a parcouru les derniers mètres d’une si longue route, nous l’a révélée.
De sa mort elle a fait un acte d’offrande dans la reconnaissance, la paix, la joie.
Elle a été sur son lit, comme une fleur qui s’épanouit, et porte un dernier fruit.
Elle a parsemé nos journées de reconnaissance pour le moindre service, la moindre attention,
Elle a émaillé nos rencontres de sourire, de connivence, de partage. Si elle prenait une application d’ange pour déballer un petit œuf en chocolat, les yeux pétillants de bonheur… c’était non pour le déguster ensuite, mais pour discrètement nous le donner.
Elle a partagé la prière et le rire.
Elle a voulu autant qu’elle le pouvait veiller sur nous. Je me souviens de cette nuit où j’étais de garde près d’elle. Elle a souri en m’accueillant, en me regardant installer le lit. Tu viens dormir ici ? – Oui ! – ah c’est bien. Dors bien ! Et je l’ai vue au fil des heures de la nuit, se redresser discrètement dans son lit, regarder par-dessus la barrière, dans ma direction. Elle veillait sur moi ! A 5h30 du matin quand sr Godelieve est arrivée pour me relayer, elle l’a accueillie en disant : mais sr Godelieve c’est trop tôt, va encore dormir un peu. Et tandis que je rangeais le lit, elle m’a dit avec douceur : oh, dors encore un peu, regarde, moi, je dors encore ! Elle avait clairement inversé les rôles !
Elle a consacré ses dernières journées à dire au-revoir et merci.
Ce fut encore le dernier mot qu’elle a essayé d’articuler avant de s’envoler définitivement, dans un sourire que nous ne saurons oublier.
Ma chère sr Scholastique, accueille notre merci pour celle que tu es, pour ta vie toute donnée, qui nous permet aujourd’hui d’être ici, bénédictines, heureuses en communauté à Hurtebise. Je suis sûre qu’aujourd’hui tu veilles sur nous, ma chère sœur. Et tu ne voudrais pas manquer de travail, as-tu déjà été trouver saint Pierre au bureau d’embauche pour recevoir du travail ? j’espère qu’il a été pris au dépourvu face à ta rapide requête, et qu’il t’a dit : revenez dans une semaine. Alors, vite, je te donne une nouvelle mission : je te confie la garde de notre communauté, je te confie aussi les vocations. Pour te remplacer il en faudra quelques unes… tu es irremplaçable !
Merci ma chère sœur.
Sr Thérèse-Marie

mercredi 6 mai 2015

Hommage à sr Scholastique pour la veillée de prière

Hommage à sr Scholastique pour la veillée de prière
Chère sr Scholastique
Voilà, nous t’avons obéi… oui, oui, tu te souviens, quand sr Columba a essayé de te faire rester sagement au lit, à cause de ton épaule cassée, tu as répondu : - c’est cassé ? sr Columba a confirmé : - oui ! alors tu as répondu du tac au tac : -alors ramassez les morceaux et portez-les à l’Église. Alors voilà, en ce jour nous avons recueilli ton corps, nous l’avons apporté à l’Église, pour te confier tout entière au Seigneur de tendresse.
Quand une vie de quasi 100 ans s’achève, il est tout simplement impossible de tout dire… De plus je n’ai connu de ces 100 ans que le dernier tiers. Je ne puis qu’évoquer quelques facettes de celle que tu as été pour nous au long des jours ! Voilà l’introduction qui me vaudra, j’espère, ton indulgence, et qui est invitation pour qui le souhaite à prendre la parole pour compléter, témoigner et rendre grâce en ce début de célébration.
De ta famille je ne vais pas longtemps parler. Tu as connu les temps anciens où l’éducation était parfois rude dressage, tu as connu la pauvreté qui exigeait un travail soutenu. Ton père travaillait dans l’industrie de la laine dans la région de Verviers, ta mère plutôt artiste a eu fort à faire avec sa ribambelle d’enfants. Vous étiez 8. Pierre et Claire sont partis en bas âge, Xavier à 20 ans. Parmi les autres, Marie est devenue fille de la charité de Gand, et Emma carmélite. Rosette est restée célibataire et Joséphine, mariée, n’a pas eu d’enfants. Tous ont gagné la patrie avant toi. Je suis sûre qu’ils étaient là pour accueillir leur presque centenaire de fille, de sœur. Tu étais donc ces dernières années, seule au monde pour ce qui est de la famille. Tu as accepté cette solitude, et tu as porté sur nous toute ton affection discrète mais réelle et profonde. Tu as fait des études d’institutrice, mais à vrai dire, tu ne te trouvais pas vraiment en cette tâche. La discipline tu savais te l’appliquer à toi-même, mais l’appliquer aux enfants, non. Il parait que c’était plutôt la foire.
Quand tu as frappé aux portes de la communauté ici, le 1er juillet 1942, en pleine guerre, tu as trouvé une communauté éprouvée, miséreuse, luttant pour que la jeune fondation puisse enfin démarrer. Au Père jésuite qui t’interrogeait sur ton aptitude à entrer en une telle communauté, tu as répondu que le travail ne te faisait pas peur… avec le recul des ans, personne ne contredira cette parole. Tu as partagé volontiers la devise de St Martin: je ne refuse pas le labeur. Je dirais même que tu l’as renforcée en : je réclame du labeur. Je me souviens qu’il t’est arrivé ces dernières années, quand le stock d’hosties était à son maximum, de venir frapper au bureau, en me disant que cela n’allait pas, qu’il n’y avait pas assez de travail pour toi. Et qu’il fallait respecter les aînées en leur donnant du travail. Le monde à l’envers ! Que diraient ceux qui aujourd’hui protestent quand on parle de mettre la pension à 67 ans ? Toi, tu as consenti, les forces de manquant, à cesser le travail à 98 ans !!! Il faut travailleril faut… impossible de compter le nombre de fois que cette expression est revenue sur tes lèvres. Tu te présentais toujours comme quelqu’un de faible,… mais en réalité ta force de caractère faisait de toi une insubmersible. Que ce soit dans la joie ou dans les larmes, s’il faut… il faut… ce simple petit impératif suffisait à te mettre en route… jusqu’au bout. Dans la fragilité où tu étais ces dernières semaines, tu t’inquiétais encore sans cesse de l’heure, et tu demandais la précision : c’est le soir ou le matin ?… et si nous répondions : le matin, nous savions ce qui allait suivre : alors il faut se lever… Mais, le temps de ta longue vie a été, pour toi, un temps pour fleurir… un temps pour goûter la joie, la reconnaissance, la saveur des choses.
Ces dernières semaines, tu répétais avec bonheur : on est bien dans le lit. Et tu ajoutais alors : celui qui a inventé le lit, c’est un bienfaiteur. Tu as raison, faudrait le canoniser. Remarque, c’est peut-être le bon Dieu, qui doit d’abord être canonisé, lui qui le septième jour se reposa de toute l’œuvre qu’il avait faite.
En communauté, tu as accepté toutes les missions, tu as travaillé à l’aviculture (rude métier, d’autres pourront en témoigner), tu as travaillé au vestiaire (je me souviens de l’essayage de ma première tunique, et des recommandations reçues. Tu avais un air un peu sévère : alors tu mets tes mains sous le scapulaire, tu ne sers pas trop ta ceinture pour ne pas user ta tunique trop vite, tu fais attention à ne pas t’asseoir sur le scapulaire, … bref, de quoi effrayer la gavroche que j’étais… et puis en finale, tu m’as dit avec le sourire : tu peux te regarder dans le miroir… et dans le miroir, je t’ai vue derrière moi, tu étais tout émue, écrasant une larme sur ta joue… ainsi tu cachais un cœur immense que j’ai eu bonheur à découvrir peu à peu.
Tu as tenu la comptabilité. Avec ton tempérament quelque peu anxieux, cette charge a pesé lourd pour toi. Mais avec ta droiture, ta précision, tu étais vraiment une as pour cette gestion. Tu te souviens du jour où tu as commencé à m’initier à la matière ? j’étais assise devant ton bureau et découvrais la planche à décalque… tu étais derrière moi, comme l’institutrice. Sr Agnès est arrivée à ce moment là… et tu lui as déclaré solennellement que j’étais un âne ! c’est vrai, la compta je n’y connaissais strictement rien.
Il y avait un autre personnage dans ton bureau de comptable… tu te souviens ? une statue du curé d’Ars avait atterri là… sans que je te connaisse de dévotion particulière à ce saint. Mais quel fou rire tu m’as offert, le jour où entrant au bureau, je t’ai trouvée lui faisant la leçon… tu l’avais mis au coin, car il y avait une erreur dans les comptes, et il semblait refuser de t’aider… tu étais quasi sûre que s’il était dans ton bureau il était certainement là avec toutes ses diableries. Il n’est sorti du coin qu’une fois la faute trouvée !
Un peu plus tard, toujours sous ta conduite, il m’a été demandé d’informatiser la compta. Là, avec l’ordinateur, je me sentais mieux… mais quelle ne fut pas ma stupéfaction, lorsqu’en fin d’année, je t’ai remis les comptes imprimés. Tu as tout vérifié à la calculette, avant d’oser te réjouir. L’ordinateur n’avait pas fait de faute, ô miracle !
Tu as eu l’art de fraterniser avec les « messieurs » de notre ASBL. Ils avaient plaisir à te voir, et avouons-le, à te taquiner. Comme tu aimais rire, cela t’allait bien.
Quand la tâche de comptable devint trop lourde pour ton âge (comprenez 80 ans !), tu t’es tournée vers les hosties, où tu allais quotidiennement. Parfois tu trouvais que nous, les jeunes, étions un brin souple avec le travail… mais nous savions aussi toute ton affection.
Le secret de ta longévité, est sans doute dans ton hygiène de vie : chaque jour, qu’il neige, tonne ou vente, un quart d’heure de promenade… et à un pas de militaire, tant que tes forces te l’ont permis. Au point que des jeunes ont cru que nous t’obligions à ce sport quotidien ! Quand par temps de verglas je t’ai demandé de ne pas sortir, tu as arpenté le cloître équipée de bonnet et écharpe, pour ne pas renoncer à l’exercice. Un jour tu as pris une canne… et puis une béquille… je me suis un brin demandé la fonction que tu leur donnais… la béquille tenue à l’envers semblait plus de l’ordre de la décoration… je me souviens de ce jour où je t’ai surprise risquant d’arriver en retard à l’office… tu as calé ta béquille sous ton bras, pour pouvoir courir sans cette entrave !
Mais le secret plus profond de ta longévité est ailleurs :
Oui, tu as si bien collé à la devise bénédictine traditionnelle, ora et labora, non seulement labora, mais au moins autant ora. Il faut
souligner ton attachement à la prière. Tu es venue à l’office autant que tu l’as pu. Tu as chanté tant que tu as pu, parfois avec une voix de baryton… et si le son ne sortait pas toujours, toujours tu articulais chaque mot. Tu te souviens de ce jour récent, juste avant ta chute, où tu as soudain chanté avec moi le psaume soliste. C’était le psaume 136 et j’ai eu bien du mal à poursuivre, sachant combien en le chantant tu nous partageais tout ton désir que l’exil de cette terre prenne fin, que tu puisses enfin boire à la joie du Royaume.
Quand tu manquais l’office, tu le redisais seule, fidèlement, sans rien sauter. Régulièrement, tu me mettais un billet : je suis kapout, je ne saurai pas dire l’office. J’allais te trouver, te donner dispense. Mais rien à faire, tu n’as jamais accepté une dispense définitive. Tu pouvais juste accepter une dispense pour un office à la fois. Et encore… quand le dimanche plus spécialement, tu étais trop fatiguée pour venir à Vêpres, tu venais me le dire, ou tu envoyais une sœur me le dire… et il est arrivé plus d’une fois qu’une sœur vienne me trouver dans ma stalle pour dire que tu ne serais pas là… et s’arrêtait net en te découvrant déjà assise à ta place. Oui, une dispense demandée un quart d’heure plus tôt, ne te semblait plus juste après, et zou, il faut aller à l’office…
Tu ne nous partageais guère tes états d’âme ou tes élans de prière. Mais tu étais fidèle, et te voir, nous a souvent encouragées. Tu étais fidèle au chapelet aussi…. Même lorsque la tête par moment ne suivait plus… dis-moi, Marie t’a-t-elle accueillie avec une pt’t tasse di bollant café ?
Parfois tu venais me partager un texte qui te touchait, et c’était profond.
Tu as pris le temps de vivre, presque 100 ans, c’est un bail… alors ces derniers temps, tu as été comme une fleur qui s’épanouit et porte fruit. On aurait pu croire que la faiblesse, la fragilité allait faire de toi un poids pour la communauté, et quel sens aurait ta vie ? Rien de tout cela. Comme tu as œuvré à la vie de la communauté, en te donnant sans compter, comme tu as lutté pour assurer l’existence matérielle de la communauté, ainsi au soir de ta vie, tu nous as rassemblées en fraternité, tu nous as invitées toutes, sans le vouloir, à sortir de nous-mêmes, à nous donner à fond, pour t’accompagner jusqu’au bout. Et tu nous as laissé entrevoir la beauté de ton cœur, peaufiné au long des ans. Un minuscule bouquet de perce-neige ou de pâquerettes et pervenches, était pour toi l’occasion d’un émerveillement sans borne, et de reconnaissance. Si tu nous as souvent demandé l’heure, avec la précision du soir ou du matin ? si tu nous as souvent dit que tu étais kapoutkapout, pout, pout et parfois même super-pout, … le mot que tu as usé à fond, c’est merci. Tu l’as encore esquissé juste avant de partir dans un large sourire. Tu avais demandé la grâce de ne pas mourir sans avoir connu la joie… tu nous as montré la grâce reçue, d’une joie simple, profonde… tu es morte avec un tel sourire qu’il demeure gravé en mon cœur.
Pour parvenir à ce chemin, tu t’es longuement préparée. Tu as envisagé la mort, et tu as choisi de t’y préparer. Tu nous as laissé trace par ces multiples billets où tu as inscrit épîtres, évangiles, textes spirituels, pour tes funérailles. Nous n’avons eu qu’à les assembler, pour préparer la liturgie. Et tu as laissé quelques notes sur l’art de bien mourir, notes que tu avais prises d’un article du Père Fossion, Mourir de désir. Tu as noté trois étapes : s’abandonner dans la confiance, témoigner gratitude et pardon, partir en désirant. La mort peut être vécue comme un accomplissement humain où la personne mourante en se donnant, en s'abandonnant, livre aux autres le meilleur d'elle-même, comme tournée vers l'avenir. Tu as tant médité ce texte, que l’heure venue, tu es partie rayonnante, glissant un dernier merci sur tes lèvres.
Voilà je vais clore, dis-moi, ma chère sr Scholastique, ai-je assez articulé ? ai-je parlé assez fort ? as-tu souri ou même ri un brin ce soir? Ah j’aimerais que oui, car souvent tu disais : on ne rit pas assez. Et tu as développé en fin de vie un humour incroyable. Tu te souviens de cette nuit, où tu m’as demandé de te relever pour aller à la toilette, et ta tête tournait comme pas possible. Alors au lieu de te plaindre, tu as commencé à chanter de ta forte voix « cheval de bois, bois, bois… tourne tourne… » et dans ta marche tenant mes deux mains, tu as esquissé un pas de danse…
Ah ma sœur Scholastique, je suis heureuse pour toi que tu connais la joie de la Patrie… mais tu sais, nous, nous étions prêtes à fêter non seulement ton centenaire, mais le suivant avec… tu nous manques déjà !
Mais je te sais vivante, et je sais que tu vas veiller sur nous tous et toutes! Tu le fais déjà. Alors je te dis ce petit mot que tu nous as si bien appris : Merci ! Pour celle que tu as été, pour celle que tu es aujourd’hui et celle que tu continueras à être : MERCI
Sr Thérèse-Marie, pr.

lundi 6 avril 2015

Il est vivant

Il y a 40 jours, j’annonçais un fameux « Mercredi »… 40 jours plus tard, je vous annonce un fameux « Dimanche » !
Oui, certes, le dimanche le plus important de l’année. Après l’événement capital dont on y fait mémoire, rien n’est plus comme avant…
Je vous parle de la fête de Pâques, qui proclame la nouvelle inouïe qu’un homme, qui est aussi Dieu, Jésus, est passé de la mort à la vie… et qui plus est, nous entraîne dans sa victoire.
Pâques est le sommet de l’année liturgique. La Bonne Nouvelle de ce jour est si grandiose que l’on ne le célèbre pas seulement un jour, mais cinquante, puisqu’après Pâques commence le temps pascal, qui se terminera avec la Pentecôte (ce dernier nom qui signifie « cinquantième »).
Comme Noël avec sa traditionnelle « Messe de Minuit », Pâques entretient un lien particulier avec la nuit : le jour de Pâques est anticipé la nuit précédente et ce, depuis les origines.
Pourquoi ce temps de la nuit ? Probablement d’abord pour une raison pratique (les chrétiens n’étaient pas libres de se réunir le jour). Mais ensuite, d’un point de vue symbolique, Jésus s’est identifié à la lumière (« Je suis la lumière du monde » : Jn 1, 9 ; 8, 12), venu « pour éclairer les nations » (Lc 2, 32).
Pointons quand même l’écart entre nos pratiques et celle des anciens : s’il nous suffit d’appuyer sur un interrupteur pour profiter de la lumière, il n’en allait pas de même jadis… L’allumage était un rite, le soir venu : le sabbat juif en a gardé la symbolique, lorsque les lampes sont allumées rituellement la veille au soir.
Passer une large part de la nuit en étant éveillé, qu’est-ce que cela signifie ? Quel peut en être le sens ?
Rester éveillé, c’est vouloir prolonger le temps de la lumière, c’est proclamer sa victoire sur toutes ténèbres, celles de notre cœur et de notre monde.
A Pâques, nous célébrons la victoire du Ressuscité : victoire de la vie et de l’amour sur la mort.
Veiller à la nuit de Pâques, ce n’est pas anodin. Lorsque flamboie le feu nouveau de Pâques ou que brille le Cierge pascal, lorsque nos églises sont éclairées en pleine nuit, nous proclamons notre foi et notre espérance !
Foi et espérance pour tous ceux qui connaissent les ténèbres, partout en notre monde, ténèbres du découragement, de l’épreuve, de la souffrance, de la mort.
Ce Cierge pascal me conduit à croire que la Lumière sera plus forte que les ténèbres. Et la résurrection de Jésus annonce la mienne.
Cette colonne de cire m’invite par ces mots : toi, là où tu es, choisis le Christ, car il est une Lumière « qui ne connaît pas de couchant » !
Lumineux Temps pascal à chacun(e)…
Sr Marie-Jean

mercredi 18 février 2015

Le moment favorable

Le jour « J » est arrivé : ce fameux « Mercredi des Cendres » qui ouvre le Carême…
Mais pourquoi un mercredi ? Que signifie ce rite des Cendres ? Et au fond, en quoi ce temps du Carême peut-il me rejoindre dans mon quotidien ?
Il est effectivement particulier qu’un temps liturgique commence un jour de semaine par une célébration solennelle. On peut en discerner la raison dans la symbolique des nombres. En effet, 40 est un chiffre significatif dans la Bible : il évoque la durée d’une génération ou une période assez longue (les 40 jours du déluge, les 40 ans du peuple d’Israël et les 40 jours de Jésus dans le désert…). Et, pour le Carême, ces 40 jours symbolisent un temps suffisant pour la démarche proposée…
Dans la seconde moitié du 4e siècle, le Carême durait 6 semaines, en commençant un dimanche : cela faisait 36 jours de jeûne sans les dimanches (on ne jeûne pas le dimanche, jour de la Résurrection). Pour retrouver le chiffre 40, on a tout simplement ajouté, au 6e siècle, 4 jours avant le premier dimanche.
Quant au rite des Cendres, il renvoie lui aussi au Premier Testament : on se couvrait de cendres en signe de deuil ou de pénitence (cfr Jonas 3, 6). Il devint rite liturgique au 13e siècle.
Cependant, si le caractère pénitentiel, c’est-à-dire de regret des fautes, a de l’importance, il n’exprime certainement pas tout le sens du Carême. Le but n’est pas de se replier sur soi-même, de regarder son nombril ou de se culpabiliser. Si on est invité à reconnaître ses fautes, ses manquements, son péché, on reconnaît aussi l’amour et la bonté de Dieu, sa miséricorde et son pardon. Et c’est l’essentiel !
Se convertir, c’est se retourner vers Dieu, re-choisir de le suivre…
Par le jeûne, le partage (l’aumône) et la prière, on exprime son désir de remettre Dieu et le prochain au centre… et ne pas s’encombrer du superflu.
Tout chrétien, laïc, prêtre, religieux ou religieuse, est parfois négligent, envers Dieu ou envers son prochain. Alors, le Carême, c’est « le moment favorable » (2 Co 6, 2) pour reprendre le bon chemin !
Il s’agit de tourner son regard vers Dieu et, comme dit St Benoît dans sa Règle, d’« attendre la sainte Pâque dans la joie du désir spirituel » (RB 49).
Comme dit le pape François, « là où il y a les consacrés, il y a de la joie »…
Alors, ne prenons pas des mines de Carême !
Beau temps de « retour à Dieu » à chacun(e)…
Sr Marie-Jean

samedi 3 janvier 2015

Avec les mages, porte à Dieu tes présents

Avec les mages, porte à Dieu tes présents
La fête de l’Epiphanie
Quand on dit « Epiphanie », on pense aux Rois Mages qui ont suivi une étoile mystérieuse et ont adoré Jésus, l’Enfant-Dieu couché dans la crèche ; on pense aussi à la galette des Rois, voire à la fève qui se cache au cœur du gâteau…
Mais qu’est-ce que cette visite des Mages change à notre foi ? Car une fête chrétienne qui ne rejoindrait pas les croyants du 21e siècle serait sans intérêt…
Le mot « Epiphanie » est un mot grec qui signifie « manifestation » : c’est la manifestation de Dieu aux étrangers, c’est-à-dire aux non-Juifs… Pour l’exprimer, des Mages, selon la tradition biblique (Mt 2), ont apporté trois présents à l’Enfant Jésus : l’or, l’encens et la myrrhe. Ces cadeaux sont des symboles : l’or était destiné au roi ; l’encens, hier comme aujourd’hui, rend honneur à Dieu ; la myrrhe servait à ensevelir (Jn 19, 39).
Ainsi, par cette offrande, les Mages attestaient que Jésus était à la fois roi, Dieu et vrai homme, puisqu’il devra mourir. Ils annonçaient en quelque sorte son destin…
Et pour nous qui sommes en chemin, que veut dire ce récit ? En quoi est-il Bonne Nouvelle (Evangile) ? Qu’est-ce que ce voyage parcouru par quelques Mages de Perse il y a deux millénaires peut nous apprendre ?
Il est en fait possible de retrouver ces trois cadeaux en notre vie, que l’on soit consacré ou non, marié, célibataire, prêtre, religieux ou religieuse, âgé ou jeune…
Ces trois cadeaux, nous pouvons, nous aussi, les offrir à Jésus !
L’or n’est pas seulement un métal de valeur, mais il représente aussi notre œuvre : le bien réalisé, nos projets, notre travail, nos réussites. L’encens symbolise ce que nous adressons à Dieu : notre prière, qu’elle soit prononcée tout haut ou tout bas, dans une église ou dans le métro, ce sont aussi nos chants, notre méditation des Ecritures. En somme, tout ce que nous faisons pour Dieu. Quant à la myrrhe, elle est le symbole de nos épreuves, de nos souffrances, de tout ce qui est lourd dans nos vies… Cela aussi, nous pouvons le lui confier.
Ainsi, dans le sillage des Mages, chacun(e) de nous peut déposer devant l’Enfant tout ce qu’il est, là où il est !
Et Jésus, de la mangeoire où il repose, l’accueillera avec ses présents et lui offrira, qui sait, de reposer avec Lui… Il doit faire bien bon, tout près du Fils de Dieu !
Belle fête de l’Epiphanie à chacun(e)…

Sr Marie-Jean osb (Hurtebise)