dimanche 1 mai 2011

Les cadeaux du Ressuscité

2e dimanche du Temps Pascal Année A (2011)
 
En ce deuxième dimanche du Temps Pascal, l’Evangile de Jean nous parle des disciples.
Tout est nuit en ce récit : la mort de Jésus a anéanti toutes les espérances. C’est le soir. La peur tient les disciples enfermés : « ils avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient ».
 
Dans cette ambiance sombre, à première vue inéluctable et sans issue, l’inouï advient.
« Jésus vint, et il était là, au milieu d’eux. Il leur dit : ‘La paix soit avec vous’ ».
Celui que les disciples avaient suivi, aimé, mais abandonné par crainte, les rejoint là où ils sont, dans cette prison de la peur.
 
Et Jésus leur offre son premier cadeau de Ressuscité : le cadeau de la paix.
Cette paix, dont ils étaient privés à cause des événements passés, de la Passion et de la mort de leur maître, et de leur lâcheté, cette paix leur est donnée : « Paix à vous ! ».
 
Mais cette paix n’est pas passivité : elle est suivie d’un mandat, d’une mission :
« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ».
L’expression « de même que… moi aussi » est récurrente chez Jean. Elle signifie que cette mission des disciples s’enracine dans celle du Christ, qu’elle est reliée à l’envoi du Fils par le Père.
Les disciples ne sont donc pas seuls dans cet envoi, dans cette mission : le Christ les précède sur le chemin.
 
D’ailleurs, le don de Jésus va encore plus loin : il crée du neuf.
Jésus agit à la manière du Père, Dieu créateur : il « répand son souffle ».
C’est une nouvelle création, une nouvelle vie qui est donnée.
Tel est le deuxième cadeau du Ressuscité : ce cadeau qu’est l’Esprit-Saint, collaborateur de la mission.
 
Le récit aurait pu s’arrêter ici, mais l’évangéliste Jean ajoute un épisode inédit : lors de cette première apparition du Ressuscité, un des Apôtres, Thomas, était absent.
Thomas porte un nom qui signifie « jumeau » : il est celui auquel chacun de nous peut s’identifier, lui qui « n’était pas avec eux, quand Jésus était venu ».
L’expérience de Thomas est aussi la nôtre : nous n’étions pas présents lors de l’apparition de Jésus Ressuscité.
 
« Nous avons vu le Seigneur ! » disent les disciples à Thomas.
Mais, pour lui, c’est la nuit qui prévaut, et des conditions sont imposées à la foi :
« si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non je n’y croirai pas ».
Ces conditionnelles insistent sur le souvenir de la Passion : ce sont la marque des clous et l’endroit des clous qui importent au disciple.
 
Huit jours plus tard, « les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux ».
Remarquons que l’atmosphère est déjà changée : il n’est plus question de « nuit », ni de « peur ».
  
Comme la première fois, Jésus se donne à voir et réitère son don : « Paix à vous ».
Puis il s’adresse à Thomas, d’une façon personnelle et singulière et n’évoque pas les clous de la Passion :
« Avance ton doigt et vois mes mains… Cesse d’être incrédule, sois croyant ! ».
A Thomas, celui dont nous pouvons être le jumeau, Jésus offre son troisième cadeau de Ressuscité : la possibilité de croire.
 
Et, de fait, Thomas ne laisse pas passer l’opportunité, puisqu’il confesse résolument : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ».
Ce Jésus qu’il a aimé et suivi, puis abandonné par crainte, lui offre de nouveau son amitié.
Un nouveau compagnonnage lui est proposé, un nouveau chemin de foi s’ouvre devant lui.
 
 
Dans cet Evangile, Jésus Ressuscité voulait offrir trois cadeaux aux disciples.
Il nous les offre pareillement aujourd’hui.
 
Le don de la paix, d’abord, celle qui peut rejoindre chacun et chacune de nous dans les profondeurs de son cœur.
Pour faire obstacle à nos peurs, nos croix, nos morts et nos souffrances, le Ressuscité vient nous faire cadeau de sa Paix.
L’accueillerons-nous au creux de nos épreuves, dans nos désespérances et nos situations sans issue ?
 
Ensuite, le Ressuscité nous envoie l’Esprit-Saint, lui qui, selon Jean, « rappellera tout ce que Jésus… a dit » et « conduira dans la vérité tout entière ».
C’est-à-dire qu’il explicitera, il éclaircira, il dévoilera le sens des paroles de Jésus, ces paroles qui furent prononcées pour qu’on « ait la vie et qu’on l’ait surabondante ».
Accueillerons-nous l’Esprit-Saint en nous, ce compagnon de nos cœurs ?
 
Enfin, le Ressuscité nous invite à croire à l’inouï : une amitié, une Alliance qui ne s’achèvera jamais, que nos infidélités et nos péchés ne peuvent pas anéantir. Jésus est le Vivant et il veut nous donner sa Vie en partage.
Accueillerons-nous cette vie qui ne finit pas, cette vie plus forte que la mort ?
 
 En ce deuxième dimanche de Pâques, les biens les meilleurs sont mis à notre disposition…
Si nous les accueillons, si nous accordons notre foi au Ressuscité, la joie des disciples à la vue du Seigneur sera la nôtre, cette joie « que nul ne pourra nous ravir ».
Alléluia ! 
Sr Marie-Jean
 

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