samedi 25 décembre 2010

Un Sauveur vous est né...


Evangile de la nuit de Noël Luc 2,1-21
 
Saint Luc commence son récit de la nativité en nous dessinant brièvement le paysage historique: l'empereur décide d'organiser un recensement qui oblige Joseph à aller se faire inscrire dans la ville de Bethléem. Mais au-delà de l'histoire, l'évangéliste a soin de relever des détails qui aideront le lecteur à entrer plus avant dans la compréhension de l'enjeu de l'événement.
Jusqu'ici, il n'était question que du peuple d'Israël, de la Judée, de Nazareth et voici que tout à coup, toute la terre habitée est concernée. César Auguste, pour assurer son pouvoir, décide de faire le compte des hommes susceptibles d'être enrôlés dans l'armée et de payer l'impôt. C'est si important que le mot « recenser-recensement » apparaît quatre fois en cinq versets
Pour renforcer cette idée, saint Luc, pour la première fois, nomme Joseph avant Marie. C'est lui qui monte à la ville de David, car c'est lui qui est de sa lignée. Marie ne fait que l'accompagner. Et c'est là justement, à Bethléem, qu'elle va enfanter son fils premier-né. Ne serait-ce pas un signe qui vient confirmer la parole de l'ange « Le Seigneur lui donnera le trône de David, son père. Il règnera sur la maison de Jacob »? (1,32-33).
Face à César Auguste apparaît donc le roi d'Israël. Vont-ils se faire concurrence?
Marie dépose l'enfant dans une mangeoire...
Et l'ange du Seigneur apparaît aux bergers, ces gens simples, qui n'ont nul souci de l'empereur, de son armée ou de ses impôts. Ce sont eux, les premiers qui reçoivent la bonne nouvelle qui résume tout l'évangile: « Aujourd'hui, vous est né un Sauveur (c'est ce que signifie le nom de 'Jésus'), dans la ville de David. Il est le Christ (l'oint du Seigneur, comme roi d'Israël) Seigneur (titre donné au Ressuscité) »
Eux aussi, comme Marie, reçoivent un signe: ce Sauveur, ce roi, ils le trouveront dans un mangeoire, entouré de Marie et de Joseph. Ils ne peuvent pas se tromper, ce n'est pas un tableau habituel. Ainsi, la mangeoire qui exprimait une forme d'exclusion -il n'y avait pas de place pour eux- devient le signe donné aux bergers de la royauté de Jésus. Oui, Jésus est roi mais d'une tout autre manière que César Auguste. Le signe de son pouvoir n'est pas une armée ou la faculté de percevoir des impôts sur ses sujets, mais une mangeoire. Et si armée il y a, c'est une armée céleste qui ne vient pas pour combattre mais pour annoncer la paix.
Ce récit de la nativité contient déjà l'essentiel de ce que l'évangile va nous révéler de Jésus. Il est né de Marie, il est venu dans la chair. Il est le roi promis. Sauveur non seulement du peuple d'Israël mais de toute l'humanité... toute la terre habitée. Le titre de Seigneur nous renvoie déjà à la Résurrection. La vraie royauté du Christ, sera puissance de paix et d'amour. Et le premier effet de Noël: les bergers se parlent et "se disent entre eux : 'Allons jusqu'à Bethléem et voyons ce qui est arrivé et que le Seigneur nous a fait connaître'." A Noël, les hommes sont mis en relation les uns avec les autres. « Gloire à Dieu et Paix aux hommes. »...
d'après les notes prises au cours d'une conférence du Père Philippe Bacq
Sr Elisabeth 

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