Méditation
pour le 19ème dimanche du temps ordinaire (Année B)
Goûtez
et voyez comme est bon le Seigneur ! Voilà ce qu’ensemble nous avons
chanté, reprenant le psaume 33. Le psaume de celui qui trouve en Dieu, vie,
refuge, salut. Voilà l’expérience spirituelle que nous sommes tous et toutes
appelés à faire, aujourd’hui encore : Goûter et voir comme est bon le
Seigneur, comme il est bon pour nous, pour chacun et chacune de nous !
Cette
expérience d’autres l’ont faite avant nous... les Écritures de ce jour en
témoignent :
D’abord
rejoignons Elie, un personnage haut en couleur... sa vie se lit comme une
nouvelle (quelques chapitres seulement dans le premier et le début du second
livre des Rois). Elie est un impulsif, un intransigeant, qui s’est consacré à
défendre le Seigneur, et à combattre ceux qui lui sont infidèles, ceux qui
servent un autre dieu. C’est ainsi qu’il a exécuté de sa propre main 450
prophètes de Baal. Cela lui vaut une colère magistrale de la reine Jézabel, qui
lui promet le même sort, la même mort. Elie fuit alors pour sauver sa
peau ! Lui qui se montrait le fort, l’intrépide, défiant les rois puissants,
voici qu’il panique devant une femme ! Après avoir laissé son serviteur au
dernier hameau avant le désert, lui-même s'y enfonce et, au bout d’un jour de
marche, il se couche sous un genêt, et là, lui qui fuit pour sauver sa vie,
demande la mort : Maintenant, Seigneur, c’en est trop, reprends ma vie, je
ne vaux pas mieux que mes pères ! Le voilà dans un moment d’extrême
faiblesse, de fragilité, de dépression. Le sentiment d’échec qui le traverse
lui paraît insurmontable. Il s’endort, seul dans le désert, épuisé. Ce sommeil
est une expérience de mort. C’est alors qu’un ange (littéralement un envoyé) le
touche, délicatement, le réveille, et lui ordonne de se lever, de manger et de
boire. Elie découvre à son coté un pain cuit sur la braise, et de l’eau !
Délicatesse pour ce désespéré, du pain et de l’eau pour le ramener à la vie.
Elie mange et boit mais n’obéit pas à l’injonction de se lever, il se recouche,
s’endort à nouveau. Un nouvel envoyé (cette fois le texte nous dit qui
l’envoie : le Seigneur) le réveille, l’invite à manger et boire à nouveau.
Avec la motivation : sinon le chemin sera trop long pour toi. Cette
fois, Elie mange et boit, et se met en route. Quelle route ? voici que le
fuyard devient pèlerin. Sa marche, sa longue marche va le mener à l’Horeb, où
il va découvrir que le Seigneur est là, présent à sa vie, non dans le fracas,
la puissance, mais dans la voix d’un fin silence ! Elie a goûté
comme est bon le Seigneur !
Au temps de
Jésus, une grande foule assemblée autour de lui, a fait l’expérience de la
bonté de Dieu, à travers le partage du pain. Nous avons lu ce récit il y a deux
dimanches. Et la foule, goûtant cette joie du partage, rassasiée de ce pain,
suit Jésus. Et Jésus leur fait alors une longue catéchèse sur le pain. Je
suis le pain qui est descendu du ciel, leur dit-il. Et cela provoque les
murmures parmi les juifs. Jésus, il est connu, comment peut-il dire qu’il vient
du ciel ! Mais Jésus poursuit sans se laisser arrêter par ces
contradicteurs : je suis le pain de vie poursuit-il. Le pain vivant,
le pain qui fait vivre ! Et ce pain c’est sa chair... c'est-à-dire,
son être en sa fragilité, en sa faiblesse, son être livré entre nos mains.
Par la foi
nous pouvons l’accueillir, par la foi nous pouvons le discerner dans le pain
partagé autour de cette table eucharistique, par la foi nous pouvons goûter la
bonté de Dieu, dans le don qu’il nous fait de lui-même.
Saint Paul
dans sa lettre aux Éphésiens, témoigne : vous êtes les enfants
bien-aimés de Dieu, le Christ nous a aimés, et s’est livré pour
nous. C’est bien le même mouvement. Et cette bonté de Dieu qu’il a goûtée,
que les Éphésiens ont goûtée, l’encourage à vivre de manière nouvelle, porteur
de la marque de l’Esprit. Oui, devenus temples de l’Esprit, nourris de la vie
même de Jésus, nous pouvons à notre tour par notre vie, révéler combien le
Seigneur est bon. Manifester que Dieu nous a fait grâce, en faisant grâce à
notre tour. Témoigner de la bonté et de la tendresse de Dieu, en étant à notre
tour débordants de tendresse et de bonté.
Goûtons et
voyons comme le Seigneur est bon !
sr Thérèse-Marie
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