Méditation pour la fête de st Benoît
Seigneur
ouvre notre cœur, pour qu’il recherche avec amour, les paroles de ton Fils.
Voilà
l’acclamation que nous venons de chanter ! Elle me semble vraiment bien
dire la fête de ce jour. N’est-ce pas l’invitation que st Benoît ne cesse de
nous lancer ?
Seigneur,
premier mot, comme pour nous dire vers qui tendre nos regards, nos cœurs et nos
vies !
Seigneur,
il y a toute la révérence de l’amour dans ce titre que nous donnons à notre
Dieu ! Il y a la solennité de l’amour, qui traverse le quotidien le plus
banal et le plus dérisoire.
Ouvre notre
cœur, tout la vie bénédictine à la suite de Benoit, n’est elle pas un long
chemin de conversion depuis le cœur fermé, dur, aride, vers le cœur dilaté,
dans la joie du désir spirituel.
Benoît
chaque matin nous invite à prier le psaume 94 pour ouvrir la journée, sur ces
mots, venez criez de joie pour le Seigneur,... aujourd’hui si vous entendez
sa voix, ne fermez pas votre cœur.
Et le
prologue de la règle de Benoît invite dans le même sens : Ecoute, mon
fils, incline l’oreille de ton cœur...
Souvent nous
confondons le cœur avec la sensibilité, l’émotivité. Le cœur profond est à
découvrir, ses voies sont à désensabler. Il faut toute une vie pour rejoindre
son cœur, en toute vérité, en toute ouverture. Le cœur profond, c’est le lieu
secret en nous, où Dieu a choisi de faire sa demeure, et où il nous invite à le
rejoindre. C’est le lieu de notre volonté, de notre résolution à marcher avec
Dieu.
Ouvrir son
cœur, nous le savons ce n’est pas évident, passer du cœur de pierre au cœur de
chair, c’est accepter de quitter la terre de nos sécurités, pour vivre la
vulnérabilité de l’amour. Abraham sur l’invitation du Seigneur a ainsi quitté
ses attaches familiales, sociales, pour devenir pèlerin sur cette terre.
Toute sa
vie suite à cet appel, il s’est retrouvé comme errant, sans jamais posséder de
terre, si ce n’est l’espace d’un tombeau pour y enterrer son épouse ! La
terre que Dieu lui avait promise, n’était point un périmètre tracé sur une
carte, sur laquelle il puisse mettre la main, se l’approprier « ma terre »...
non, la terre promise par Dieu était la terre nouvelle, le monde nouveau, dont
la porte d’entrée est le cœur !
Seigneur,
ouvre notre cœur, pour qu’il recherche avec amour les paroles de ton Fils
Abraham est
parti sur invitation de Dieu. A nous il est demandé jour après jour de vivre de
la Parole de Dieu, de nous laisser buriner par elle, d’où l’importance de la
lectio, de la lecture priante de la Bible en vie monastique.
Rechercher
avec amour les paroles du Fils de Dieu. Invitation à fixer notre attention sur
Dieu en passant par les paroles du Fils. Nous sommes invitées à une véritable
démarche d’incarnation de notre foi.
Chercher
Dieu, c’est bien l’invitation de Benoît, comment le ferons-nous, si ce n’est
justement comme y a invité ce verset d’acclamation : en recherchant avec
amour les paroles du Fils. La Bible, lue, méditée, priée en lectio, doit être
comme la fenêtre qui nous permet de poser le regard sur Dieu dans le quotidien,
qui nous permet de le reconnaître dans nos rencontres, dans nos travaux, dans
nos silences aussi. De le reconnaître dans notre vie communautaire.
La Bible
doit faire de nous des familiers de Dieu, des êtres qui dans le visage du
pauvre et du petit reconnaissent sans hésiter : c’est le Seigneur !
Ce verset
d’acclamation que nous venons de méditer ainsi, ouvrait à la lecture de la
prière de Jésus : Père qu’ils soient un.
Notre
fréquentation de la Parole doit nous mener à cette unité. Dans cette unité est
rendue présente la Trinité.
L’unité
n’est pas notre œuvre, mais l’œuvre de Dieu en nous, la présence agissante de
l’Esprit. Et elle reste toujours une tâche à accomplir, pour toute communauté
comme pour toute personne.
En laissant
notre cœur s’ouvrir à la Parole de Dieu, nous laisserons nos cœurs s’unir en la
communion qui n’est autre que l’amour de Dieu.
Célébrons
donc cette communion !
Belle
fête !
Sr Thérèse-Marie
Je suis en communion avec vous, en fête avec tous ceux et celles qui tendent l'oreille et ouvrent leur coeur.
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