4e dimanche de Carême : Année B (2012)
« Dieu
a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique :
ainsi tout
homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle »
En
ce jour, en ce 4e dimanche de Carême, notre Dieu nous confie son
rêve, ce rêve qu’il a exprimé à travers toute l’histoire de son peuple… et
qu’il reformule pour nous aujourd’hui.
Revisitons-en
les différentes facettes.
Dans
l’extrait du livre des Chroniques, nous nous situons à une époque
charnière, celle de la fin de l’exil.
Le peuple,
que Dieu libéra du joug égyptien, reçut ce merveilleux cadeau qu’est celui de
la liberté :
Liberté de
suivre son Dieu sauveur, mais aussi liberté d’y préférer l’idolâtrie, les
« pratiques sacrilèges des nations païennes », l’infidélité.
Face à une
infidélité grandissante, face au refus de son peuple, Dieu envoie messagers et
prophètes… en vain.
Tel est
bien le choix du peuple que nous rapporte la première lecture : refus de
Dieu, mépris de ses envoyés, moqueries des prophètes.
Dieu ne
peut forcer la liberté de l’homme…
S’ensuit
l’exil à Babylone : les pleurs du peuple loin de son Dieu, les chansons
réduites au silence, le regret de Sion, c’est-à-dire de Jérusalem.
Le chant du
psaume-graduel en a reflété toute la nostalgie…
Mais 70 ans
plus tard, Dieu concède une nouvelle chance à son peuple.
Il suscite
Cyrus, roi de Perse, qui favorise le retour du peuple en Israël.
C’est une
des facettes du rêve de notre Dieu : être avec son peuple.
Cyrus s’en
fait l’interprète : « Tous ceux d’entre vous qui font partie de son
peuple, que le Seigneur leur Dieu soit avec eux… »
Tel
est aussi le message que Paul adresse à l’Eglise d’Ephèse :
« Il
nous a fait revivre avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes
sauvés. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu… »
Dans ce don
se laisse deviner un choix, une proposition :
« c’est
bien par la grâce que vous êtes sauvés, à cause de votre foi… »
Cette
nouvelle vie, ce salut, cette foi qui est proposée, nous pouvons l’accepter ou
la refuser.
« La
richesse infinie de sa grâce », dont parle Paul, ne s’impose pas :
elle s’accueille...
Et
l’Evangile de ce jour fait écho à cette Bonne Nouvelle.
Il est
question de jugement, de vie éternelle… et d’amour :
« Car
Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour
que, par lui, le monde soit sauvé »
Dans son
Evangile, Jean proclame la Bonne Nouvelle d’un Dieu qui aime, d’un Dieu
amoureux, qui a créé par amour et ne cesse de susciter le monde par son Esprit
d’amour.
« pour
que le monde soit sauvé » : tel est le rêve de Dieu, selon les mots
du quatrième évangile.
Offrir le
salut, c’est-à-dire la vie et le bonheur.
Mais
pourquoi Jean parle-t-il de « jugement », vous demanderez-vous
peut-être ?
Il y a
jugement quand il y a liberté !
« Celui
qui croit en lui échappe au jugement, dit Jésus, celui qui ne veut pas croire
est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu »
Cette
liberté qui s’offre à l’homme, c’est celle de la foi au Christ.
En
ce jour, chers frères et sœurs, une invitation nous est lancée !
Nous sommes
conviés à consentir au saut de la foi, au saut de la confiance.
Oserons-nous
croire dans ce rêve que Dieu nous partage aujourd’hui ?
Pourrons-nous
réaliser combien il désire être avec nous, partager nos joies et peines, nous
combler de son amour ?
Consentirons-nous
à accueillir son salut ?
Accepterons-nous
de recevoir la Lumière de Dieu et renoncer à nos ténèbres ? Ténèbres de
nos maux, de nos blessures et de nos échecs, qui empêchent d’entendre la Bonne
Nouvelle…
Oui,
aujourd’hui, Dieu vient à notre rencontre et questionne notre liberté !
En ce 4e
dimanche de Carême, Pâques se devine déjà à l’horizon…
Avant de
fêter la gloire du Ressuscité, il nous est bon d’accueillir sa Lumière dans
toutes les fibres de notre être, jusqu’à nos côtés les plus obscurs…
Alors,
pleins de sa Joie, nous pourrons recevoir du Ressuscité lui-même ce cadeau
qu’il rêve de nous offrir : la vie.
Sr Marie-Jean
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