Méditation
pour la fête de saint Benoît (Pv 2,1-9 ; Ps 33, Col 3, 12-17 ; Mt 5,
1-12a )
Le
lectionnaire bénédictin propose trois évangiles différents pour la fête de ce
jour. Celui des béatitudes, avec sa note de joie, n’est-il pas opportun pour un
jour de fête rehaussé par un jubilé. Faire profession au jour de la fête de st
Benoît, pour une sœur bénédictine, c'est un beau programme. Il y a aujourd’hui
50 ans, sr Godelieve, tu faisais profession donnant ta vie à Dieu.
Donner
quelques jours, voire quelques semaines, ou même un an... ce n’est guère un
problème. Tenir dans la durée, dans la stabilité : c'est une autre paire de manches
! C’est toi qui pourrais témoigner aujourd’hui chère sr Godelieve, de l’humble
patience, de la persévérance qu’il y faut.
Mais si on
te demandait ce qui rend ce chemin possible, sans doute nous dirais-tu que
c’est dans l’abandon de tout son être, dans l’ouverture à Dieu renouvellée
chaque matin qu’un chemin se dessine, que l’élan se renouvelle. Les béatitudes
que nous venons d’entendre, disent cela.
Dans
l’accueil d’un cœur ouvert, dépouillé, d’un cœur de pauvre, Dieu peut déposer
le trésor de son Royaume. A qui pleure, Dieu peut offrir la consolation de sa
tendre proximité. Celui que la douceur habite, ne manquera de rencontrer Dieu
dans le petit et le pauvre croisés au long des jours. Pour lui s’ouvre un monde
nouveau, où la qualité de la relation l’emporte sur le prestige et le pouvoir.
Avec un cœur épris de justice, Dieu peut bâtir le monde nouveau et la terre
nouvelle, fondés sur sa justice qui est amour offert inlassablement. D’un cœur
travaillé par la miséricorde de Dieu, jaillit la miséricorde. Au cœur pur est
offert la transparence du regard qui découvre Dieu comme en filigrane en toute
créature. A l’artisan de paix, se découvrent les trésors de paix, dons de
l’Esprit.
Mais nous
savons bien que ces béatitudes surtout dans la version de Matthieu, plus qu’un
programme, sont d’abord un portrait : celui de Jésus lui-même. Celui que
nous nous sommes engagées à chercher au long des jours, dans l’humble travail,
dans la prière et le service fraternel.
Le livre
des Proverbes, auquel Benoît a emprunté bien des expressions de sa Règle, nous
invite à chercher la sagesse plus qu’un trésor. Cette sagesse, ce n’est pas un
code de conduite, ce n’est pas un système de pensée. La sagesse que nous
cherchons, c'est une personne, c’est Jésus lui-même. Sagesse de Dieu, qui à vue
humaine peut paraître folie... lorsqu’elle s’agenouille par exemple pour laver
les pieds de ses disciples. Sagesse qui se dit dans la démesure de l’amour
livré jusqu’au bout. En inclinant l’oreille de notre cœur, à l’écoute de la
Parole de Dieu dans la lectio, comme aussi à l’écoute du quotidien, nous la
découvrirons. Jésus viendra faire en nous sa demeure. Et nous vivrons en sa
présence. Nous vivrons de sa présence.
Fêter un
jubilé, c’est d’abord rendre grâce à Dieu pour sa longue fidélité. C’est
ensuite, recevoir de lui l’abondance de son amour qui sans cesse nous
renouvelle. Le jubilé implique une remise à neuf, une remise des dettes, pour
un nouveau départ.
Que le
Seigneur qui t’a choisie, aimée, appelée, renouvelle aujourd’hui pour toi, ses
merveilles, et qu’il nous conduise ensemble à la joie éternelle. Joie éternelle
qui est de voir Dieu face à face et non plus seulement dans nos miroirs
toujours un peu déformants ! Oui, que le Seigneur fasse ruisseler sur toi
l’abondance de ses bénédictions, et unisse ton offrande à la sienne.
Sr Thérèse-Marie
RépondreSupprimerTout mon coeur avec soeur GODELIEVE pour son jubilé. Je me réjouis de sa joie dont nous avons le bénéfice.