17e dimanche du Temps Ordinaire Année A (2011)
« Mon
bonheur, c’est la loi de ta bouche, plus qu’un monceau d’or ou d’argent...
Aussi
j’aime tes volontés, plus que l’or le plus précieux »
Par ces
propos, le psalmiste nous confie sa priorité, ce qui est important à ses yeux,
ce qui le fait vivre.
C’est un
même contenu qu’il explicite par deux expressions : la « Loi » du
Seigneur et ses « volontés ».
A l’or ou
l’argent, qui suscitent tant d’attrait, le psalmiste préfère la Parole du
Seigneur : c’est son « partage », son « plaisir », son
« bonheur ».
Il en va de
même dans le Premier Livre des Rois : il y est aussi question de
priorité.
Lorsque
Salomon, le fils du roi David, succéda à son père, il était âgé de 12 ou 14
ans, selon la tradition.
Fragilisé
par ce jeune âge et l’inexpérience, il passa la nuit dans le sanctuaire de
Gabaon, pour être accrédité par Dieu.
Il y reçut
un songe.
Plusieurs
biens lui étaient proposés : une longue vie, la richesse ou la mort de ses
ennemis.
Mais
Salomon leur préféra « un cœur attentif qui sache gouverner le peuple et
discerner le bien et le mal ».
Il sera
exaucé dans sa demande.
Tel était
son essentiel : servir le Dieu de son père.
Fondé sur
le Premier Testament, l’Evangile traite également de priorité.
Jésus nous
révèle le Royaume.
Pour parler
de ce Royaume, il utilise des images, appelées « paraboles ».
En ce jour,
nous en découvrons trois, qui sont apparentées.
« Le
Royaume des cieux est comparable à... » : la formule est chaque fois
répétée.
A quoi
est-il comparable ? à un « trésor caché », à un « négociant
en perles fines », à un « filet » de pêche.
Et, en
guise de conclusion, la fin de la parabole débouche sur une action.
Voyons-les
d’un peu plus près.
Selon la
première parabole, « le Royaume des Cieux est comparable à un trésor caché
dans un champ ».
Les
chercheurs de trésors étaient nombreux au temps de Jésus, comme ils peuvent
l’être aujourd’hui, en quête du pactole qui leur apporterait sécurité et bonheur.
Il était
courant à l’époque d’enfouir son argent dans la terre pour le mettre en sûreté,
car l’insécurité était monnaie courante, tant par les guerres que le
banditisme.
Cette
attitude de cacher de nouveau le trésor n’a donc rien de surprenant.
De plus,
puisque le propriétaire d’un champ l’est aussi de tout ce qui se trouve sous la
terre, l’homme achète naturellement le champ.
La deuxième
parabole est tissée du même fil.
Au lieu
d’un trésor, c’est une perle fine qui suscite l’intérêt du négociant.
Comme
l’homme de la parabole précédente, le négociant « va vendre tout ce qu’il
possède et achète la perle ».
Aujourd’hui
comme jadis, la perle est un bien de grande valeur et son commerce, lucratif.
Dans ces
deux paraboles, c’est la priorité accordée à une valeur supérieure qui permet
de relativiser tout le reste et de le lui sacrifier.
Dans la
troisième parabole, une autre dimension vient s’ajouter.
Il est
question d’un filet qu’on jette dans la mer.
Cette
comparaison est assez caractéristique de l’évangile, où les disciples de Jésus
étaient des pêcheurs.
Ce filet
rapporte « toutes sortes de poissons » sur le rivage.
Il faut
alors « ramasser dans des paniers ce qui est bon et rejeter ce qui ne vaut
rien », comme pour l’ivraie et le bon grain, où il fallait
« trier ».
Ainsi, à
l’aspect de priorité, la troisième parabole ajoute celle de discernement, voire
de jugement.
Mais en
fait, quelle Bonne Nouvelle apportent ces trois paraboles ?
Que vient
nous annoncer Jésus ?
Notre vie
sur cette terre implique un choix, une priorité, une option.
Chacun et
chacune peut se poser la question : dans ma vie, que sont ce trésor caché
dans le champ, cette perle fine, ces bons poissons ?
Nous sommes
invités à les identifier et à nous situer face à ce bien.
En ce jour,
Jésus nous propose une réponse possible, qui relève de notre liberté :
opter pour le Royaume.
Le Royaume
des Cieux est comparable à des biens qui dépassent en valeur tout ce qu’on peut
imaginer.
Les Pères
de l’Eglise ont souvent identifié la perle et le trésor avec le Christ.
Nous sommes
ainsi invités à faire du Christ et de sa Bonne Nouvelle le centre, le
fondement, l’essentiel de notre vie.
Sa Bonne
Nouvelle est révélation de l’amour de Dieu pour chacun et chacune de nous.
De cet
amour, tout découle.
Grâce à cet
amour, tout change : notre vie, nos relations, notre rayonnement.
Accepterons-nous
de tout fonder sur cet amour ?
Si nous
consentons, si nous optons pour le Royaume, la Joie nous est donnée, clé de
lecture des trois paraboles.
La joie du
chercheur de trésor qui « va vendre tout ce qu’il possède et achète ce
champ ».
La joie de
celui qui a trouvé une perle de grande valeur.
La joie du
pêcheur qui ramène de bons poissons.
Laissons-nous
conduire à la Joie par Celui qui désire notre bonheur plus que nous-mêmes…
Tu es béni,
Dieu notre Père… toi qui révèles aux petits les mystères du Royaume !
Amen
Sr Marie-Jean