Méditation pour le 5e dimanche de Carême Année A
(2011)
Ez 37, 12-14 ; Rm 8, 8-11 ; Jn 11, 1-45
En ce 5e dimanche de Carême, la liturgie nous
propose de lire le beau récit de la résurrection de Lazare.
Ce dimanche est un sommet : dernier dimanche avant celui des
Rameaux, portail de la Sainte Semaine.
De concert avec les deux autres lectures, l’Evangile nous
parle de « mort » et de « résurrection »…
Glanons dans ce récit ce qui est « Bonne
Nouvelle » pour chacun et chacune de nous, aujourd’hui.
« Cette maladie ne conduit pas à la mort, dit Jésus,
elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit
glorifié »
Comment concevoir qu’une maladie serve la gloire de
Dieu ?
Ou bien notre compréhension du mot « gloire »
est-elle erronée ?
La gloire, dans l’évangile de Jean, appartient au
Père et il l’a donnée en partage à son Fils.
Cette gloire est manifestation de l’amour du Père pour son
Fils et du Fils pour tous les hommes, pour chacun et chacune d’entre nous.
« Cette maladie est pour la gloire de Dieu »
Cela veut dire que, en agissant en faveur de Lazare, Jésus
pourra manifester son amour, attester de cet amour qui le fonde et le
constitue.
Tel est d’ailleurs l’objet de sa mission sur notre
terre : exprimer un amour.
« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils
unique… », dit Jésus lors de l’entretien avec Nicodème.
Tel est l’amour du Père, tel est l’amour manifesté par
Jésus : inconditionnel et sans limites.
Tel est le premier pilier de la Bonne Nouvelle de ce
jour : l’agir de Jésus révèle son amour.
Une deuxième phrase que nous glanons est la déclaration de
Jésus à Marthe : « Moi, je suis la Résurrection et la Vie »
Cette formule en « Je suis » est solennelle, car
elle fait écho à la révélation de Dieu dans l’Ancien Testament.
Lorsque Dieu a révélé son nom à Moïse, il l’a fait par les
mêmes termes : « Je suis Celui qui est ».
Dans notre récit, Jésus ne dit pas : « j’ai le
pouvoir de ressusciter ou de donner la vie ».
Il va plus loin et déclare : « Je suis la
Résurrection et la Vie ».
Par ces mots, Jésus déclare qu’en lui se trouve le fondement
de la Vie, sa sève, son origine.
Il s’ensuit que la vraie vie, celle qui porte du fruit et
ne finit pas, c’est en Jésus qu’on peut la trouver.
Bien plus, Jésus ajoute : « Tout homme qui vit et
croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et croit en
moi ne mourra jamais »
En demeurant en Jésus, en lui accordant notre foi, une vie
nous est donnée.
Certes, Jésus n’empêche pas la mort corporelle, la mort
physique, mais il veut nous donner en partage une vie pleine, heureuse,
débordante.
Il le confirme dans l’évangile : « Comme le Père
en effet ressuscite les morts et leur redonne vie, ainsi le Fils donne vie à
qui il veut ».
Tel est le désir de Jésus : nous partager une vie qui
ne finit pas.
Telle est la Bonne Nouvelle de ce jour : la mort
corporelle n’a pas le dernier mot.
Enfin, une troisième phrase retiendra notre attention.
Lorsque Jésus se dispose à agir devant ces gens endeuillés,
il se tourne vers le Père et lui déclare : « Je te rends grâces parce
que tu m’as exaucé. Je savais bien, moi, que tu m’exauces toujours, mais si
j’ai parlé, c’est… afin qu’ils croient que tu m’as envoyé »
Confronté à la mort d’un ami, Jésus témoigne de sa confiance
illimitée envers son Père : « tu m’exauces toujours ».
Et il commence par rendre grâces.
Par cette déclaration, Jésus atteste que le Père est à
l’écoute : de Jésus, en ce récit, et de chacun de nous.
Dieu se soucie de l’homme. Il écoute son désir, il se tourne
vers lui et exauce sa demande.
Jésus l’affirme ailleurs dans l’évangile : « En
vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le
donnera en mon nom… demandez et vous recevrez, pour que votre joie soit
complète ».
Dès lors, enraciné dans l’amour du Père, Jésus pourra
appeler Lazare hors du tombeau et dire aux témoins : « Déliez-le, et
laissez-le aller »
C’est donc de « vie » que Jésus veut nous parler
aujourd’hui.
En racontant ce signe de la résurrection de Lazare, Jésus
annonce l’orientation que peuvent prendre toutes nos morts, nos souffrances,
nos épreuves.
La mort de Lazare, la mort de Jésus et celle de chacun
d’entre nous ne sont pas un point final.
Ce récit annonce Pâques.
Cette fête n’est pas le simple mémorial d’un fait passé.
Elle nous promet, elle nous annonce une nouvelle naissance,
une nouvelle vie. Un passage.
Et, pour y parvenir, nous devons faire le saut de la
foi : saut de confiance, à la suite de Jésus.
Foi en la vie, plus forte que la mort, foi en sa
résurrection qui précède la nôtre.
Jésus ne dit-il pas dans l’évangile : « Moi, je
suis venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait surabondante » ?
En ce jour où la Bonne Nouvelle est promesse de vie et de
salut, rendons grâces au Père pour ce don qu’il nous fait.
Et, dans la Résurrection de Jésus que laisse présager celle
de Lazare, accordons généreusement notre foi.
N’hésitons pas à lui confier toutes nos morts, pour qu’il y
fasse germer sa vie…
Amen
Sr Marie-Jean
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