dimanche 12 août 2012

Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur

Méditation pour le 19ème dimanche du temps ordinaire (Année B)
 
Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur ! Voilà ce qu’ensemble nous avons chanté, reprenant le psaume 33. Le psaume de celui qui trouve en Dieu, vie, refuge, salut. Voilà l’expérience spirituelle que nous sommes tous et toutes appelés à faire, aujourd’hui encore : Goûter et voir comme est bon le Seigneur, comme il est bon pour nous, pour chacun et chacune de nous !
 
Cette expérience d’autres l’ont faite avant nous... les Écritures de ce jour en témoignent :
 
D’abord rejoignons Elie, un personnage haut en couleur... sa vie se lit comme une nouvelle (quelques chapitres seulement dans le premier et le début du second livre des Rois). Elie est un impulsif, un intransigeant, qui s’est consacré à défendre le Seigneur, et à combattre ceux qui lui sont infidèles, ceux qui servent un autre dieu. C’est ainsi qu’il a exécuté de sa propre main 450 prophètes de Baal. Cela lui vaut une colère magistrale de la reine Jézabel, qui lui promet le même sort, la même mort. Elie fuit alors pour sauver sa peau ! Lui qui se montrait le fort, l’intrépide, défiant les rois puissants, voici qu’il panique devant une femme ! Après avoir laissé son serviteur au dernier hameau avant le désert, lui-même s'y enfonce et, au bout d’un jour de marche, il se couche sous un genêt, et là, lui qui fuit pour sauver sa vie, demande la mort : Maintenant, Seigneur, c’en est trop, reprends ma vie, je ne vaux pas mieux que mes pères ! Le voilà dans un moment d’extrême faiblesse, de fragilité, de dépression. Le sentiment d’échec qui le traverse lui paraît insurmontable. Il s’endort, seul dans le désert, épuisé. Ce sommeil est une expérience de mort. C’est alors qu’un ange (littéralement un envoyé) le touche, délicatement, le réveille, et lui ordonne de se lever, de manger et de boire. Elie découvre à son coté un pain cuit sur la braise, et de l’eau ! Délicatesse pour ce désespéré, du pain et de l’eau pour le ramener à la vie. Elie mange et boit mais n’obéit pas à l’injonction de se lever, il se recouche, s’endort à nouveau. Un nouvel envoyé (cette fois le texte nous dit qui l’envoie : le Seigneur) le réveille, l’invite à manger et boire à nouveau. Avec la motivation : sinon le chemin sera trop long pour toi. Cette fois, Elie mange et boit, et se met en route. Quelle route ? voici que le fuyard devient pèlerin. Sa marche, sa longue marche va le mener à l’Horeb, où il va découvrir que le Seigneur est là, présent à sa vie, non dans le fracas, la puissance, mais dans la voix d’un fin silence !  Elie a goûté comme est bon le Seigneur !
Au temps de Jésus, une grande foule assemblée autour de lui, a fait l’expérience de la bonté de Dieu, à travers le partage du pain. Nous avons lu ce récit il y a deux dimanches. Et la foule, goûtant cette joie du partage, rassasiée de ce pain, suit Jésus. Et Jésus leur fait alors une longue catéchèse sur le pain. Je suis le pain qui est descendu du ciel, leur dit-il. Et cela provoque les murmures parmi les juifs. Jésus, il est connu, comment peut-il dire qu’il vient du ciel ! Mais Jésus poursuit sans se laisser arrêter par ces contradicteurs : je suis le pain de vie poursuit-il. Le pain vivant, le pain qui fait vivre ! Et ce pain c’est sa chair...  c'est-à-dire, son être en sa fragilité, en sa faiblesse, son être livré entre nos mains.
Par la foi nous pouvons l’accueillir, par la foi nous pouvons le discerner dans le pain partagé autour de cette table eucharistique, par la foi nous pouvons goûter la bonté de Dieu, dans le don qu’il nous fait de lui-même.
 
Saint Paul dans sa lettre aux Éphésiens, témoigne : vous êtes les enfants bien-aimés de Dieu, le Christ nous a aimés, et s’est livré pour nous. C’est bien le même mouvement. Et cette bonté de Dieu qu’il a goûtée, que les Éphésiens ont goûtée, l’encourage à vivre de manière nouvelle, porteur de la marque de l’Esprit. Oui, devenus temples de l’Esprit, nourris de la vie même de Jésus, nous pouvons à notre tour par notre vie, révéler combien le Seigneur est bon. Manifester que Dieu nous a fait grâce, en faisant grâce à notre tour. Témoigner de la bonté et de la tendresse de Dieu, en étant à notre tour débordants de tendresse et de bonté.
Goûtons et voyons comme le Seigneur est bon !

sr Thérèse-Marie 

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