dimanche 13 mai 2012

Le commandement de l'amour



Méditation pour le 6ème dimanche de Pâques, année B
Mon commandement le voici : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.  Dites-moi, cela se commande l’amour ? Le coup de foudre, non ! mais l’amour ? l’amour qui rime avec toujours ? Nous le savons d’expérience, combien nos amours, nos manières d'aimer sont souvent bancales, doivent sans cesse composer avec nos limites et celles des autres…
Et pourtant, aujourd’hui encore, nous recevons ce commandement d’aimer ! Et Jésus ne se moque pas de nous ! S’il nous le commande, c’est que nous le pouvons ! Comment ?
Sans doute faut-il revenir aux étapes du cheminement des disciples avec Jésus. Au bord du lac, lors de sa première rencontre avec les disciples, il n’a pas commencé par leur donner ce commandement ! Il a seulement invité : venez !
Et ils ont écouté l’invitation, et se sont mis en route. Ils ont alors écouté Jésus, dans son premier grand message de bonheur : ils l’ont entendu annoncer Heureux les cœurs purs,...  ils l’ont entendu annoncer sa mission l’Esprit du Seigneur est sur moi, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, pour annoncer aux captifs la délivrance... ils l’ont vu poser quelques gestes de guérison, de salut, ils l’ont vu remettre les péchés, accueillir une pécheresse que tous repoussaient, ils l’ont vu se heurter de plein fouet avec les autorités religieuses de leur temps. Ils l’ont vu prier, et ils ont appris avec lui à dire Père, à ce Dieu qu’il annonçait, à ce Dieu en l’intimité duquel il vivait.
Et puis ce soir là, tandis qu’ils étaient à table, ils l’ont vu se lever, se ceindre d’un tablier, et s’agenouiller devant chacun d’eux pour leur laver les pieds.
Et à travers ce simple geste, ils ont accueilli tout son amour.
Et puis, il leur a parlé longuement, et c’est en ce jour, qu’il leur a donné ce commandement, comme un testament. C’est tandis qu’il leur partageait ce qui le faisait vivre, qu’il leur révélait l’intimité du Père, qu’il leur a confié ce commandement : Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Voilà le premier commandement : demeurer en son amour. Se laisser aimer ! Se laisser aimer à la folie, par ce Dieu qui préfère descendre du piédestal que nous lui avons bâti, pour venir partager notre vie.
La première étape de la vie chrétienne, le premier commandement, c’est celui là : Demeurer longuement en cet amour. Se laisser saisir par lui. Et cet amour, il est donné, offert, gratuitement à tous. La première lecture, extrait du livre des Actes, nous en témoignait : en une Pentecôte extraordinaire, l’Esprit Saint a visité des étrangers, des païens ! Il les a bouleversés, emplis de l’amour du Père. Car Dieu ne fait pas acception de personnes. Il se donne à tous et toutes !
Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez en mon amour. Première évangélisation : se laisser aimer ! s’ouvrir à l’amour de Dieu, qui voit en chacun et chacune un enfant bien-aimé. Y croire de tout son être ! Oui, toi, qui que tu sois, quels que soient tes origines, ton histoire ! Dieu s’est épris de toi. Il attend ton consentement pour t’envahir de son amour !
Demeurez dans l’amour... Il faut de longues années pour enfin croire à l’amour. Alors Jésus nous supplie. Demeurez en mon amour !
Et pour y demeurer que faire ? aimer à notre tour, nous aimer les uns les autres.
Pour que l’amour de Dieu prenne racine en nous, pour qu’il y soit établi, pour que l’amour de Dieu nous travaille, nous pétrisse, laisser Dieu aimer en nous, laisser Dieu nous conduire sur la voie de l’amour, celle qui donne vie.
Nous laisser entraîner jusqu’au don de nous-mêmes. Loin de tout calcul, aimer comme on se découvre aimé.
Alors oui, Jésus peut nous commander d’aimer. Car l’amour vient de Dieu, il le dépose en nous, et pour qu’il croisse, pour que nous en vivions toujours davantage, il nous propose de le laisser circuler, de le laisser se répandre.
Si Jésus nous offre un tel commandement, c’est comme un rempart de vie et de joie. Dans ce monde qui est parfois si dur à vivre, Jésus nous ouvre une brèche, un chemin de bonheur, en se donnant pour nous, en nous donnant sa vie. Et il n’a de cesse de nous inviter. Il souhaite nous partager son bonheur. Et celui-ci a pour nom : amour !
Aime, même si cela doit te coûter la vie ! Aime, et tu connaîtras la joie !
Aujourd’hui, le Père a préparé pour nous une table, il nous invite au banquet de sa joie, venez, demeurons en son amour. Et nous irons le partager.

  Sr Thérèse-Marie
 
  
 
 

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