mardi 14 février 2012

Partage simple

14 février: saints Cyrille et Méthode: 2 Co 4,1-2,5-7; Luc 10, 1-9
 
Deux apôtres de la Russie et des pays slaves au 9ème siècle.
Deux frères, nés à Thessalonique. Ils avaient choisi la vie monastique avant d'être envoyé en mission dans les pays slaves. Mission qu'ils ont accomplie de façon très moderne, digne de Vatican II dans leur souci d'adapter non pas la Parole mais l'annonce de la parole à la langue et à la culture des peuples qu'ils voulaient évangéliser.
Souci toujours actuel qui devrait nous habiter tous et chacun et qui devrait comme assaisonner ou colorer notre désir de transmettre une Parole qui nous fait vivre.
Car c'est bien de vie qu'il s'agit quand nous annonçons l'Evangile. Une vie qui s'adapte aux conditions de lieu, de climat, de civilisation. On ne trouve pas les mêmes fleurs dans les vallées et au sommet d'une montagne; on ne trouve pas les mêmes animaux en Europe et en Afrique, au Pôle Nord et à l'Equateur... La pensée ne s'exprime pas de la même manière en Occident ou en Orient...
Alors, pourquoi la Parole de Dieu devrait-elle -par souci de fidélité?- rester figée dans les mots d'une seule langue et encore heureux si c'est une langue vivante!
Voilà ce qu'avaient compris déjà les deux saints que nous fêtons aujourd'hui.
Et ce qu'avait compris encore bien avant eux, St Paul, conscient qu'il était que l'important dans le ministère de l'apôtre c'est de manifester la vérité en présence de Dieu, présence qui est garante de l'authenticité de son message, présence qui lui donne assurance et audace dans la conscience même de sa faiblesse et de ses limites.
Car St Paul comme tout apôtre sait que la Parole n'est pas prisonnière des mots qui la profèrent. Car la Parole, c'est la Lumière que Dieu fait briller au milieu des ténèbres, c'est Dieu lui-même qui brille dans les coeurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire qui rayonne sur le visage du Christ.
Cyrille et Méthode, en traduisant l'Ecriture dans la langue du peuple auquel ils s'adressaient, n'ont eu d'autre souci que de mettre les hommes et les femmes de leur temps, de leur culture en contact avec la Parole elle-même, seule capable de toucher les coeurs, capable comme il est dit de la Sagesse « de satisfaire tous les goûts et de s'accommoder au goût de chacun » Sg 16,20-21.
Et l'Evangile ne dit pas autre chose: Jésus envoie ses disciples 2 par 2, non pas pour semer la Parole – c'est Jésus le semeur- mais pour moissonner... Et la moisson est grande car la semence a donné 30 – 60 – 100 grains pour un.
Il s'agit pour les disciples de mettre des mots pour la Parole qui germé dans les coeurs... Eux n'emportent rien, ni argent, ni sac, ni sandales... pas de livres, ni d'ordinateurs ou seraient stockées de « belles paroles », rien d'autre que ces quelques mots: « Paix à cette maison ».
pas non plus de grandes cérémonies mais le partage simple du quotidien de celui qui les accueille: « Mangez et buvez ce qu'on vous servira ».
Ayez pour vos hôtes une parole de guérison. Et c'est au creux de ce partage simple et fraternel qu’ils reconnaîtront que le Règne de Dieu est tout proche

Sr Elisabeth 

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