dimanche 22 janvier 2012

Fais-moi connaître ta route

Méditation pour le 3ème dimanche du Temps Ordinaire (Année B)
« Seigneur, enseigne-moi tes voies,
Fais-moi connaître ta route,
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi... »
 
Cette demande du psalmiste pourrait être la nôtre en ce dimanche...
Les lectures du jour offrent plusieurs pistes pour y répondre.
 
Dans le Premier Testament, nous avons entendu un extrait du prophète Jonas.
Jonas est celui auquel Dieu demanda d’aller prêcher la conversion à Ninive, ville païenne.
Sa première réponse fut éloquente : il s’enfuit loin de Dieu car il n’avait pas envie d’obéir.
C’est ce prophète qui fut englouti dans le ventre d’une baleine, plutôt un gros poisson, pendant trois jours et trois nuits.
Dans l’extrait que nous venons d’entendre, le prophète Jonas consent à annoncer la parole du Seigneur.
Et son message « Encore 40 jours et Ninive sera détruite ! » est persuasif :
« Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. Ils annoncèrent un jeûne, et tous... prirent des vêtements de deuil »
C’est le premier chemin qui nous est proposé en ce jour : chemin de la pénitence, pour se détourner d’une conduite mauvaise, pour éviter la destruction de la ville.
Chemin de la peur, d’une certaine manière...
 
Dans son épître adressée aux Corinthiens, Paul nous offre une autre réponse :
« Le temps est limité », déclare-t-il.
Dès lors, les réalités que nous connaissons sont relatives.
Il synthétise en une phrase :
« Ce monde tel que nous le voyons est en train de passer »
 
Et que nous dit Jésus dans l’Evangile ?
« Les temps sont accomplis... Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle »
Le mot grec pour « temps » est kairos, qui signifie « le bon moment ».
Le moment est donc arrivé où Dieu découvre son Evangile, sa Bonne Nouvelle.
Il la dépose entre nos mains.
Dieu veut offrir à l’homme la vraie vie.
Ce n’est pas le temps du jugement, mais une annonce de la présence salvatrice de Dieu au creux de nos vies.
Et l’homme est invité à répondre à cette proposition.
Dans le livre de Jonas, la réponse des hommes était de faire pénitence.
Mais une autre réponse est possible, celle de l’Evangile, où l’homme répond par la conversion, le retournement, la metanoia.
Ce « convertissez-vous » signifie littéralement « pensez autrement », « voyez au-delà des choses » et vous découvrirez que Dieu est proche.
Jésus veut ouvrir les yeux aux hommes pour qu’ils prennent conscience que Dieu est là, présent, et d’abord en eux-mêmes.
 


« Convertissez-vous »
Cela signifie : détournez-vous des chemins de mort, de non-espérance, de non-joie.
Découvrez autour de vous la présence de Dieu, les graines de son Espérance, les manifestations de sa Joie.
 
Ce changement que Jésus propose est celui-ci : croire en l’Evangile.
Jésus nous invite au saut de la foi, à croire en Lui.
Croire en la Bonne Nouvelle, c’est lui faire confiance, c’est aussi demeurer en elle.
Et ce saut dans la confiance, les disciples l’ont fait avant nous.
L’Evangile l’atteste.
 
« Venez derrière moi », lance Jésus à ses disciples.
Et leur réponse fut radicale. Quoique...
Oui, car la réponse ne recouvre pas tout à fait la demande de Jésus.
Si Jésus leur demandait « venez derrière moi », leur réponse est qu’ils « le suivirent »
Et ce verbe « suivre » peut aussi être traduit par « accompagner ».
« Ils l’accompagnèrent » donc.
Jésus appelle des disciples pour l’accompagner, faire route avec lui.
 
Il nous invite pareillement.
Il interpelle notre liberté.
Il compte sur nous pour œuvrer avec lui, il nous appelle à devenir ses compagnons, ses amis.
Celui qui demeure en cette Bonne Nouvelle trouve la confiance, découvre une stabilité, une assise, quelles que soient les épreuves, les adversités, les contrariétés.
Cette Bonne Nouvelle, c’est la présence de Jésus au creux de nos vies.
Nous ne sommes jamais seuls.
Il nous accompagne sur le chemin... et il souhaite que nous l’accompagnions également.
 
Tel est le projet de Dieu... telle est aussi sa promesse :
« Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes »
C’est-à-dire des semeurs de Joie, des porteurs d’Espérance, des vecteurs de Liberté.
Accepterons-nous d’entendre le message de celui qui interpelle notre liberté et nous adresse un appel ?
Oui, Jésus demande à chacun et chacune de nous aujourd’hui : « Croiras-tu à cette Bonne Nouvelle ?... M’accompagneras-tu ? »
 
Sr Marie-Jean

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