jeudi 2 juin 2011

Fête glorieuse et joyeuse !

Ascension 2011
 
 
« Cette fête est glorieuse et je dirai aussi joyeuse : en elle le Christ reçoit sa gloire unique, et nous, une joie toute particulière. C’est l’achèvement et l’accomplissement de toutes les autres fêtes, et l’heureux aboutissement de tout l’itinéraire du Fils de Dieu »[1]
 
Tels sont les premiers mots d’un Sermon de Saint Bernard, moine du 12e siècle, pour la fête de l’Ascension que nous célébrons aujourd’hui.
 
Les textes choisis pour cette fête ont laissé apparaître ses deux acceptions : « source » et « sommet ».
En mettant en lumière le sens de cette fête, nous pourrons aussi découvrir la Bonne Nouvelle qu’elle nous révèle aujourd’hui.
 
Cette fête de l’Ascension est « sommet ».
L’extrait des Actes des Apôtres que nous venons d’entendre est le commencement du livre.
Telle une charnière avec son Evangile, le prologue de Luc raconte à un nommé Théophile, « tout ce que Jésus a fait et enseigné depuis le commencement jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel ».
L’expression englobe le ministère de Jésus sur terre : ses paroles et ses actes, les signes et les miracles, sa prédication du Royaume.
Jésus, Envoyé de Dieu : toute sa vie n’a été qu’un cri, qu’une confession, qu’une confidence.
À travers l’Evangile, se distille son message, qui est à la fois fondement et nouveauté : la révélation de l’amour du Père.
Cet amour n’est pas destiné aux seuls contemporains de Jésus. Chacun et chacune de nous peut en accueillir la Bonne Nouvelle : Dieu aime...
L’Ascension est donc « sommet » du compagnonnage terrestre, accomplissement du ministère de Jésus.
 
Au ministère proprement dit, Luc ajoute les « instructions » que Jésus a données « aux Apôtres qu’il avait choisis » : ce sont les dernières paroles, le « discours d’Adieu », que Jésus a adressés à ses disciples.
Dans ce testament, Jésus annonce son départ : « je vais vers le Père », « vous ne me verrez plus ».
Il y a donc séparation, certes, mais aussi promesse de retrouvailles : « je ne vous laisserai pas orphelins », « à nouveau je viendrai et je vous prendrai près de moi, afin que, là où je suis, vous aussi, vous soyez ».
Ces paroles, ce testament, furent écrits pour la première Communauté, confrontée à la séparation physique de Jésus.
Ils nous sont aussi destinés : à nous qui croyons en Lui.
 
 
Mais, en plus d’être « sommet », cette fête de l’Ascension est « source ».
Elle rappelle « la promesse » de Jésus, que nous rapporte le livre des Actes : « c’est dans l’Esprit-Saint que vous serez baptisés d’ici quelques jours ».
Et, plus loin, Jésus complète son propos : « … vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous ».
 
 
 
La venue de cet Esprit rendra les disciples « témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ».
L’Ascension est donc à la source, à l’origine du témoignage, de la confession, de la parole.
Le départ de Jésus rend les disciples participants de sa mission.
Jésus, l’Envoyé par excellence, envoie maintenant ses disciples, inspirés par son Esprit.
L’Evangile de Matthieu évoque aussi cet appel à la mission : Jésus envoie ses disciples dans toutes les nations pour annoncer la Bonne Nouvelle.
 
« Source » encore, la fête de l’Ascension annonce une nouvelle relation entre Jésus et ses disciples.
Jésus a rejoint son Père.
Comme nous l’apprend l’Epître de Paul aux Ephésiens : « ressuscité d’entre les morts, assis à la droite de Dieu dans les cieux, Jésus est placé plus haut que tout », c’est-à-dire qu’il participe à sa gloire.
« Dieu s’élève parmi les ovations, le Seigneur, aux éclats du cor », chante le psalmiste.
Mais ce départ de Jésus n’est pas un point final, puisque les messagers de Dieu, les « hommes en vêtements blancs » du livre des Actes, annoncent son retour :
« Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel ».
Jésus nous est donc présent, d’une façon nouvelle et intérieure, grâce à l’Esprit qui nous a été donné.
 
 
Comme « source » et « sommet », la fête de l’Ascension fut occasion d’action de grâces pour les disciples.
Et elle l’est aussi pour nous aujourd’hui.
L’Esprit-Saint est offert à chacun et chacune de nous : nous sommes tous et toutes envoyés comme témoins.
Témoins de la Bonne Nouvelle de Jésus : Dieu nous aime et il ne nous abandonnera jamais.
Par son Esprit, le Christ nous assure de sa présence, de son compagnonnage, de son Amour.
Grâce à l’Esprit-Saint, le Christ nous est intérieurement et pour toujours présent :
« Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».
Alléluia !
 Sr Marie-Jean


[1] Saint Bernard, Sermon II pour l’Ascension, 1.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire