Méditation pour le 3ème dimanche d'Avent (année C)
Voulez-vous
danser ? Etes-vous prêts à danser ? Non, je ne me moque pas de
vous ! Nous venons d’entendre prophète Sophonie annoncer que le Seigneur
dansera de joie pour nous ! Allez-vous le laisser seul à danser ? Ce
dimanche est consacré à la joie, mais la joie peut-elle éclore et subsister si
elle n’est partagée ? Alors si vous voulez que je vous reformule ma
question : voulez-vous partager la joie de Dieu ? Voulez-vous faire
la joie de Dieu ? Voulons-nous être de ce Dieu, de ce « Seigneur de
la danse » ?
Peut-être
allez-vous me demander si vraiment Dieu est heureux, et désireux de nous
partager son bonheur ! Mais ce n’est pas moi qui vous répondrai. Je laisse
la parole à Sophonie, à Paul et à Jean-Baptiste.
Sophonie,
le prophète, écrit à une période troublée, une période de crise et
d’instabilité politique… nous connaissons ce genre de climat. Et c’est dans ce
climat qu’il invite à la joie… non seulement il invite à la joie, mais il
invite à découvrir la joie même de Dieu, lui qui va danser de joie pour
toi ! Sophonie annonce la fin des hostilités : à une période de
guerre, c’est plutôt bienvenu. Une fin des hostilités qui arrive non par
l’écrasement des uns par les autres, mais par le simple fait que ceux qui
voulaient la guerre, ont rebroussé chemin. Ils ont choisi la paix !
Comment bâtir la paix ? Si c’est en écrasant un peuple, c’est la guerre
que l’on prépare, la guerre couvée dans la rancœur, l’amertume ! La paix
se bâtit par la déposition des armes des deux côtés… par le respect. L’ennemi
cesse d’occuper le territoire d’autrui. Et alors le premier qui fait la fête,
ce n’est pas l’homme, c’est Dieu ! Dieu qui se met à danser pour la paix
revenue, Dieu qui se met à danser parce que son salut est accueilli. Dieu qui
se met à danser parce qu’il trouve joie et allégresse à habiter les cœurs !
Etes-vous prêts à accueillir ce Dieu ? à lui offrir joie en vos
cœurs !!! … entrerez-vous en sa joie ? Prendrez-vous le temps cette
semaine, pour enterrer les haches de guerre, et lui permettre de danser pour la
paix retrouvée ? Bon si vous avez bonne mémoire, n'enterrez pas les haches
de guerre... vous saurez toujours où elles sont. Il vaut mieux les casser !!!
les rendre inutilisables définitivement !
St Paul
nous dit qu’il est proche. Et il nous convie à la joie, à la sérénité. Si
certains attendent la fin du monde pour ce 21, nous nous vivons dans la
sérénité, parce que le Seigneur est proche, tout proche, tellement proche,
qu’il fait sa demeure en tous ceux et celles qui lui ouvrent leur cœur ! Soyez
toujours dans la joie, nous demande saint Paul. Vite dit, allez-vous
dire ! Il ne sait pas ce que c’est que le quotidien dur et âpre…
Attention, Paul écrit cela tandis qu’il est en prison… Il sait ce que c’est que
la souffrance, la difficulté… il ne les néglige pas… mais la proximité du Seigneur
est pour lui plus forte que toutes les difficultés du chemin !
Pouvons-nous avec lui, vivre de cette proximité du Seigneur ?
Ouvrons
maintenant l’évangile, et écoutons le témoignage de Jean le Baptiste. Alors
vous allez me dire, maintenant fini de rire ! mais ne fait-on pas à Jean
un mauvais procès ? veut-il éteindre la joie ? ou la ranimer ?
Les personnes qui viennent à lui qu’elles soient juives pratiquantes, bien
pensantes, ou juives collabo avec l’occupant romain, ou païennes tout
simplement, les personnes qui viennent à lui, viennent avec une question. Ils
vivent dans une période de trouble à répétition, ils voient bien qu’il faut que
quelque chose change… ne sommes-nous pas là avec le même constat ? alors
ils arrivent à Jean, non en demandant une nouvelle formule de Credo… mais
« que devons-nous faire ? ». Et la réponse de Jean fuse :
partager, respecter, être non violent. Partager la nourriture et le vêtement,
c'est-à-dire les moyens de subsistance, la planète est pour tous !
Respecter l’autre, vivre dans la justice, être artisans de paix… Cette réponse
nous pouvons encore l’accueillir aujourd’hui. Et si nous la pratiquons, ne
découvrirons-nous pas que cela nous donne paix et joie ! Ne
découvrirons-nous pas que la liberté par rapport à nos biens, à notre pouvoir,
nous édifie dans la joie ? et fait la joie de Dieu ?
Bien sûr
Jean parle du jugement qui arrive, de la bale qui va passer au feu… mais Luc
nous avertit que c’est une belle façon d’annoncer la bonne Nouvelle… Oui, le
Seigneur souhaite mettre au feu la bale, pour ne garder que le bon grain. Mais
nul d’entre nous n’est bon grain, nul d’entre nous n’est bale… tous nous sommes
bon grain enveloppé de bale… et cette bale qui étouffe, qui alourdit… va être
brûlée, consumée… pour qu’il ne reste que le bon ! N’est-ce pas bonne
Nouvelle ? cela ne vaut-il pas un petit pas de danse avec notre
Seigneur ? Poursuivons cette eucharistie, la joie au cœur, le Seigneur
vient à nous en dansant… allez, entrons en sa danse !
Sr Thérèse-Marie
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