1er
Dimanche d'avent A : Mt 24,37-44
Rien ne
marque plus la mémoire des hommes que les séismes, les tsunamis, les tempêtes...
L'histoire de Noé, du déluge, était passée de génération en génération.
En y
faisant appel, Jésus ne pouvait manquer de se faire comprendre...
Ainsi
sera l'avènement du fils de l'homme.
Manger,
boire, se marier, travailler... n'est-ce pas aujourd'hui comme toujours ce qui
fait le quotidien de la vie? Un quotidien qui risque de devenir habitude,
routine... dont on a oublié le sens profond, la dynamique qui le porte.
Que
surgisse un événement marquant et nous voilà surpris. Et voilà que montent les
questions, les pourquoi? les comment?
Jésus nous
avertit qu'un grand événement se prépare: la venue du fils de l'homme. Il nous
invite dès lors: veillez – comprenez – tenez-vous prêts.
Jésus nous
investit d'une mission, une mission prophétique exauçant ainsi le voeu de Moïse
(Nb 11,29): « puisse tout le peuple du Seigneur être prophète... » Et
qu'est-ce qu'un prophète? Le Seigneur le révèle à Ézéchiel: « Je t'ai fait
guetteur pour la maison d'Israël. Lorsque tu entendras une parole de ma bouche,
tu les avertiras de ma part... » (Ez 33,7). Être aux aguets d'une parole,
comprendre les signes des temps, les paraboles, les leçons que nous livre la
vie de tous les jours; être prêt et attendre.
Attendre
quoi? La venue du fils de l'homme.
C'est le
Christ lui-même, le fils de Dieu venu dans notre monde, le fils de Dieu devenu
fils de l'homme qui nous invite à attendre sa venue. Oui, Jésus est né il y a
2000 ans, Messie attendu par le peuple pour inaugurer le Royaume. Mais
justement il est venu l'inaugurer, le « mettre en route », pas le
réaliser de force, contrairement au souhait de certains, il n'est pas venu avec
char et cavalerie pour s'imposer comme Roi, il est venu comme un semeur...
semeur de paix, d'amour, de justice, d'espérance... pour tous les hommes.
Ses
adversaires avaient bien perçu que cela bouleverserait leurs habitudes, ils ont
tué le semeur... mais pas la semence.
Cette
semence nous est confiée, la terre nous est confiée pour faire germer la
semence selon le projet de Dieu.
Voilà bien
l'objet de notre vigilance, offrir à la semence du Royaume une terre riche,
féconde, exposée au soleil et abreuvée. Et les cultivateurs savent que s'ils ne
peuvent faire germer et croître une semence, un dur labeur de toute l'année,
orienté vers la moisson, est pourtant bien nécessaire.
Le Christ
est venu semer, il reviendra moissonner, Entre les deux, c'est le temps de
l'Église sur le champ du monde. L'Évangile a été semé, à nous de multiplier la
semence pour qu'il soit répandu partout où vivent les hommes. A nous d'être
capteurs solaires et puisatiers. S'il nous faut veiller, ce n'est pas pour
« sauver notre peau », s'il nous faut veiller c'est pour, dès le
point du jour, capter les rayons du Soleil levant qu'est le Christ; être à
l'affût des signes de la présence d'une source, d'une parole de vie, et
creuser un puits où tous viendront s'abreuver.
En
célébrant l'Avent d'année en année, en faisant mémoire de la naissance du
Christ parmi nous, le Seigneur nous invite à raviver notre attention, à lever
les yeux et à guetter les signes annonciateurs de la moisson, de l'éclosion du
monde nouveau, de la Vie nouvelle que le Christ nous a révélée par sa
Résurrection.
Sr Elisabeth
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