Méditation pour la solennité du Sacré Cœur de Jésus
(année B : 2012)
Une
Solennité nous rassemble en ce jour : celle du Sacré Cœur.
On appelle
traditionnellement cette fête « Sacré Cœur de Jésus », mais les
lectures que nous propose la liturgie nous invitent plutôt à élargir la perspective.
C’est le
Cœur de Dieu que nous fêtons en ce jour, le Cœur de la Trinité.
Père, Fils
et Esprit-Saint y sont présents.
Revisitons
ces lectures pour les découvrir...
Par la
bouche de son prophète Osée, le Dieu d’Israël ouvre son cœur et confesse son
amour.
Israël, ce
peuple esclave en Egypte, Dieu l’a élu et l’appelle « mon fils ».
Il lui a
fait don de la liberté et l’a éduqué au désert : il lui apprend à marcher,
le nourrit, le guide avec tendresse…
Mais Israël
ne se laisse pas aimer et refuse son Dieu.
C’est au
creux de cette déception que Dieu ouvre son cœur.
Face au
rejet, face à l’infidélité de ce peuple aimé, Dieu confesse :
« Mon
cœur se retourne contre moi, et le regret me consume.
Je n’agirai
pas selon l’ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël,
car je suis
Dieu et non pas homme… »
Face à la
trahison, face au refus de son peuple, Dieu ne se laisse pas décourager.
Il ne
consent pas à rejeter à son tour, mais il persévère et reste fidèle.
Tel est
l’amour du Père, l’amour de notre Dieu.
Dans
l’Evangile, Jean nous invite à contempler la Passion de Jésus.
L’extrait
rapporte le rite du brisement des jambes, « coup de grâce » qu’on
applique au supplicié, pour s’assurer qu’il est bien mort.
C’est ce
que firent les soldats aux deux premiers condamnés.
Quant à
Jésus, puisqu’il est déjà mort, on ne lui brisa pas les jambes, mais un autre
« coup de grâce » lui est asséné :
« Un
des soldats, avec sa lance, lui perça le côté »
Cette
mention des soldats nous replonge au cœur de la Passion, dans son contexte
extrême de violence, de souffrance et de douleurs.
Face à
cette situation de rejet, d’ingratitude, de non-amour, Jésus ne peut plus
parler, il ne peut plus exprimer le moindre mot, mais son corps dévoile un
message.
L’évangéliste
dit :
« il
en sortit du sang et de l’eau »
On peut y
découvrir plusieurs sens.
Outre qu’il
prouve la réalité incontournable de la mort de Jésus et son Incarnation bien réelle,
ce sang et cette eau révèlent son amour.
Bien plus,
ce jaillissement de l’eau ajoute une autre dimension : il manifeste le don
de l’Esprit.
En effet,
lors de la fête des Tentes, Jésus avait déclaré :
« Si
quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en
moi ! Comme dit l’Ecriture : Des fleuves d’eau vive jailliront
de son cœur »
Et
l’évangéliste commentait :
« En
disant cela, il parlait de l’Esprit-Saint, l’Esprit que devaient recevoir ceux
qui croiraient en Jésus »
Ainsi, sur
la Croix, au creux de sa souffrance, Jésus lègue l’Esprit.
Selon Jean,
il existe un lien étroit entre l’eau et l’Esprit.
Ce sang, cette
eau qui s’écoule du cœur de Jésus, c’est la vie qui jaillit comme une source.
La vie
qu’il nous destine, l’amour qu’il veut déposer en nos cœurs.
Cet amour,
l’évangéliste nous invite à le contempler, à le méditer, à le croire :
« Celui
qui a vu rend témoignage afin que vous croyiez vous aussi »
Et plus
loin, il ajoute :
« Ils
lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé »
C’est donc
au creux de la souffrance de la Passion, de la douleur de la Crucifixion et de
l’enfouissement dans la mort que le cœur de Jésus exprime son amour.
Un amour
victorieux de toute mort, qui transcende le Vendredi Saint et annonce déjà le
matin de Pâques !
Tel était
donc le cœur du Père, selon la révélation du prophète Osée.
Tel est le
cœur du Fils, sous la plume de l’évangéliste johannique.
Tel est
l’Esprit répandu par Jésus sur la Croix.
Cet amour
contemplé dans le cœur du Père, manifesté dans celui de Jésus et confié à tous
ceux qui l’accueillent, nous le célébrons en cette Solennité.
Si nous lui
ouvrons la porte de notre cœur, il cherchera à se répandre, à se propager, à se
diffuser... pourvu que nous y consentions !
Sr Marie-Jean
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