4e dimanche du Temps pascal : Année C
(2013)
« Je
suis le bon pasteur », dit Jésus,
« à mes
brebis, je donne la vie éternelle »
En ce 4e
dimanche du Temps pascal, les lectures de la liturgie nous parlent de vie.
Bien plus,
c’est de vie éternelle qu’il est question dans les Actes des Apôtres et
l’Evangile.
Et dans l’Apocalypse,
ce sont les « eaux de la source de vie ».
Voyons ce
dont il s’agit.
Nous avons
fêté Pâques.
Nous nous
sommes réjouis de la vie que Jésus, mort, a reçue du Père.
D’ailleurs,
les Alléluias qui scandent nos offices et Eucharisties du Temps pascal en
témoignent.
C’est bien
la joie d’une vie donnée que nous voulons célébrer.
Mais
nous-mêmes, en quoi cette Bonne Nouvelle de la résurrection nous rejoint-elle
en cet aujourd’hui qui est nôtre ?
En quoi la
résurrection change-t-elle quelque chose à notre quotidien ?
Dans les Actes
des Apôtres, le texte que nous venons d’entendre est en fait tronqué.
Dans ce qui
est passé sous silence, on rapporte un discours de Paul qui retrace toute
l’histoire d’Israël, depuis le séjour en Egypte jusqu’à la vie terrestre de
Jésus.
C’est au
cœur de ce discours qu’est proclamée la Bonne Nouvelle :
« la
promesse faite aux pères, Dieu l’a pleinement accomplie à l’égard de nous,
leurs enfants, quand il a ressuscité Jésus »
Et quelle
est cette promesse ?
Paul
l’appelle « pardon des péchés » ou « justification ».
On pourrait
traduire ces mots par ceux de salut et de vie.
L’extrait
que nous avons entendu le confirme :
« tous
ceux qui se trouvaient destinés à la vie éternelle devinrent croyants »
Mais ne nous
y trompons pas :
« destinés »
ne signifie pas « prédestinés », comme si certains étaient choisis et
d’autres, rejetés.
En effet,
Paul disait aux Juifs :
« vous
vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle »
C’est-à-dire
qu’ils ne veulent pas s’ouvrir à la vie.
Ils
refusent de croire.
La foi est
donc le lieu d’un choix, d’une liberté !
L’extrait
de l’Apocalypse parle aussi de vie.
Que
signifie donc cette vision que Jean rapporte ?
En lien
avec notre propos, nous pourrions épingler le verset où il est question de
vie :
« l’Agneau
qui se tient au milieu du Trône sera leur Pasteur pour les conduire vers les
eaux de la source de la vie »
Mais je
voudrais surtout considérer la parole qui suit, pour laisser la Résurrection de
Jésus rejoindre chacun et chacune :
« Et
Dieu essuiera toute larme de leurs yeux »
En effet,
cette vie donnée, proposée, l’est dans le quotidien de souffrances, d’épreuves,
de larmes de tant de nos contemporains.
En se
faisant proche (« celui qui siège sur le Trône habitera parmi eux »),
Dieu rejoint chacun dans son aujourd’hui et y fait jaillir la vie.
En accord
avec les Actes des Apôtres et l’Apocalypse, l’Evangile de Jean
confirme ce don de la vie :
« à
mes brebis, je donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne
ne les arrachera de ma main »
Tel est le
résultat, le bénéfice que nous vaut la résurrection de Jésus.
Jésus nous
offre sa proximité et il nous partage sa vie :
« (mes
brebis) jamais ne périront »
Cela ne
signifie pas qu’on ne connaîtra pas la mort biologique : comme tout
organisme vivant, l’être humain doit mourir.
Mais le
gain de la résurrection est que l’homme ne vit pas seul et ne meurt pas seul.
Dieu noue
une relation avec chacun de nous.
Et cette
relation n’aura pas de fin.
Nous ne
sommes pas des étrangers pour Dieu, selon les mots du psalmiste :
« Reconnaissez
que le Seigneur est Dieu :
il nous a
faits et nous sommes à lui,
nous, son
peuple, son troupeau »
Dieu se
soucie de nous, de nos joies et de nos peines.
Nous avons
de l’importance pour Lui.
Et
pareillement, nous ne sommes pas des étrangers pour Jésus :
« mes
brebis écoutent ma voix ;
moi, je les
connais »
Tel est le
cadeau que nous offre la fête de Pâques : partager la vie de Jésus.
Une
relation d’amitié s’ouvre devant nous :
Jésus nous
propose d’écouter sa voix, de le suivre.
Lui nous
accompagne et nous insuffle la vie éternelle.
Et cette
vie éternelle commence dès aujourd’hui : une vie pleine, heureuse,
féconde, qui porte du fruit, parfois bien secrètement, mais non moins
réellement.
Jésus ne
peut pas nous décevoir.
Nous
pouvons lui faire confiance.
Il ne nous
abandonnera jamais :
« Oui,
le Seigneur est bon,
éternel est
son amour,
sa fidélité
demeure d’âge en âge »
Alléluia !
Sr Marie-Jean